« La Reine se baignait dans l’étroit ruisseau qui traversait son jardin. Elle restait longtemps plongée dans une sorte de vasque que l’on avait creusé dans le basalte, et elle ne se lassait pas de sentir sur sa peau, la caresse précipitée et fluide du courant »

Dans la partie sud des jardins de la reine Aimata Pomare IV, rebaptisées jardins Tarahoi-i-Vaiete, se trouve un point de résurgence de la rivière Vai’ete. L’histoire raconte qu’aux temps anciens, les femmes et leurs nouveau-nés venaient dans les eaux du bassin se purifier et faire leurs ablutions après l’enfantement.

Le bain de la Reine

Le bain de la reine à Papeete vers 1910. Photo Lucien Gauthier

Une vahine sur le bord du ruisseau de la reine à Papeete vers 1910. Photo Lucien Gauthier

Le bassin de la reine de Papeete vers 1910. Photo Lucien Gauthier

Le bain de la reine à Papeete en 1924. Photo Frederick O’Brien

Ce bassin a été aménagé en 1858. Les tahitiens venaient puiser l’eau particulièrement pure dans des gourdes placées dans des paniers. La reine ‘Aimata Pōmare IV qui ne buvait que du lait de coco ou l’eau de cette source se baignait chaque matin dans le bassin naturel qui entoure la source. Elle restait longtemps plongée dans une sorte de vasque que l’on avait creusé dans le basalte, et elle ne se lassait pas de sentir sur sa peau, la caresse précipitée et fluide du courant. Les serviteurs répandaient à son intention du monoï et le bain matinal se prolongeait d’ordinaire en causeries nonchalantes avec les filles de la cour jusqu’à l’heure du repas de midi. Les suivantes, ses compagnes, prenaient leurs ébats un peu au-dessous.

Le bain de la reine dans les années 1950-60

Avant la construction des bâtiments de l’Assemblée de Polynésie française, dans les années 1950 a 1960 les habitants de Tahiti, en particulier ceux de Papeete dont les enfants du quartier Orovini, avaient l’habitude de patauger dans le bain de la reine aussi appelé bassin de la Reine. Ils pouvaient effectuer des plongeons en sautant du trottoir de la rue Dumont d’Urville (en face de la Socredo).

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Sources :

Mémoires de Marau Taaroa, dernière reine de Tahiti. Société des Océanistes, 1971
Archives de l’Officier de marine Pierre JOURDAIN. Coll. Société des Etudes Océaniennes.
Frederick O’Brien, White Shadows in the South Seas, 1919.