Les symboles et le nom de l’archipel des Gambier de la Polynésie française évoluent au fil du temps.

Bleu azur ou bleu outremer ?

Le drapeau des îles Gambier traditionnel est blanc, coupé horizontalement par le milieu d’une bande de couleur bleu azur avec une étoile blanche au centre qui représente l’île de Crescent (Temoe) et de quatre étoiles bleues à chaque angle du fond blanc, les quatre îles : Mangareva, Taravai, Aukena et Akamaru.

Il aurait été créé vers 1832 par le capitaine Mauruc avec l’autorisation du roi de Mangareva, Maputeoa, et l’approbation du vicaire apostolique Mgr Rouchouze.

Le bateau du Capitaine Mauruc  qui faisait le commerce de la nacre entre les Gambier et Valparaiso, et battait pavillon chilien navigua ensuite sous les couleurs des Gambier ce qui lui permit de naviguer librement.

En 2005, est apparu sur la place des archipels (devenue place Jacques Chirac) en bas de l’ex avenue Bruat (devenue Pouvanaa), à Papeete, un étonnant drapeau des Gambier avec une rayure centrale et des étoiles bleu marine dit outremer.“C’est pour ne pas le confondre avec le drapeau du parti indépendantiste qui est bleu ciel” disait alors le Président de la Polynésie française anti-indépendantiste. Le site internet de la Présidence n’hésite pas à justifier ce bleu marine comme une référence au bleu de l’océan. Exit la couleur bleu azur !

Des goûts et des couleurs

De mémoire d’homme, les églises des Gambier ont toujours été peintes en blanc et bleu azur. Pourtant lors de la restauration de la cathédrale Saint-Michel de Rikitea en 2011, l’architecte des monuments de France, a totalement oublié que cette cathédrale avait une histoire encore vivante, et les couleurs traditionnelles ont été remplacées pour des tons orangés qui rappellent étrangement les couleurs d’un parti politique.

La cathédrale Saint-Michel de Rikitea, Mangareva, Gambier en 2012
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Sources :

Gilbert Cuzent. Voyage aux îles Gambier archipel de Mangareva 1872
Père Honoré Laval. Mémoires pour servir à l’histoire de Mangareva. Société des Océanistes 1968, note du Père O’REILLY p 179.
Olivier Babin