l’épave de la goélette chilienne Sarah Ann gît par 15 à 20 m de fond près de l’atoll de Tematangi aux Tuamotu. Tous les passagers : hommes, femmes et enfants, périrent massacrés par les habitants de l’île.

La goélette chilienne Sarah Ann était partie de Valparaiso au mois de mars 1856, pour les îles Gambier, où elle devait prendre un chargement de nacre.

On était sans nouvelles depuis plus d’un an de la « Sarah Ann» lorsque le capitaine Danhum commandant la « Julia » déclara à son retour à Papeete en juin 1857 avoir aperçu sur l’île de Bligh (Tematangi) des débris qui pourraient bien être ceux du navire disparu.

Le gouvernement du Protectorat envoya aussitôt le bateau à vapeur « le Milan » commandé par M. de Péralo, capitaine de frégate, avec mission d’enquêter et de sauver les naufragés s’il en était encore temps. Ils découvrirent les restes du bateau qui s’était perdu sur la pointe S.E. de l’île mais ne purent rentrer en contact avec les habitants qui se cachèrent si obstinément qu’on aurait pu croire l’île inhabitée, le mystère restait entier.

Après cet échec, Mme Stevens mère de deux jeunes gens, passagers à bord de la « Sarah Ann », affréta la « Julia » et partit elle-même à Tematangi, l’île était toujours déserte en apparence, les hommes parmi lesquels se trouvaient des Tahitiens, se partagèrent en deux groupes mais un indigène resta seul près du point d’atterrissage le silence était absolu lorsqu’il entendit rouler des pierres, cherchant d’où venait ce bruit il aperçut une main sortant d’une crevasse. Il rappela aussitôt ses compagnons et ils découvrirent, cachés dans une grotte, les 16 insulaires, auteurs du massacre des infortunés passagers de la « Sarah Ann ». Ils avouèrent leur forfait et furent ramenés à Tahiti.

Il y a quelques années deux canons ont été repêchés. L’un doit se trouver au musée de la Légion à Calvi (Corse, France) et l’autre qui avait disparu dans les cales d’une goélette ravitaillant les îles est arrivé à Nututavake.

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Canon de la Sarah Ann à Nukutavake
– Canon de la Mathilda à Moruroa

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Sources :

Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) Rapport d’activités 1993 – p 94 et 96
Xavier Caillet. La tragédie de la Goélette Sarah Ann.Société des Etudes Océaniennes Bull. n° 67 p 222
Robert Louis Steverson. Relation sur le naufrage de la goélette Sarah Ann. SEO Bull 67 p 233
Jeanine Laguesse. Quelques naufrages oubliés Société des Etudes Océaniennes Bull n°124 p 849.