Dans le cadre des essais nucléaires en Polynésie française, la Section de Liaisons du Pacifique (SLPAC) est créée en 1964 avec la mise en service de trois hydravions Catalina.

L’Aéronavale n’utilisant plus ce type d’hydravion depuis 1958, ne disposait pas de pilotes qualifiés sur ce type de machine. C’est donc la Protection Civile de Marignane qui forme et fournit les équipages. Les trois Catalina, acquis au Canada par UTA, sont modifiés en France pour assurer le transport de fret et de passagers. Ils reçoivent d’abord une immatriculation du registre militaire français F-WMK- et par la suite porteront un indicatif civil.

Après 29 jours de transit,120 heures de vol et 14 350 nautiques parcourus, les trois Catalina se posent à Papeete. Ces appareils sont destinés à assurer la desserte des atolls périphériques en l’absence d’infrastructure aéroportuaire sur ces îles.

  • Le 19 février 1958, l’hydravion Catalina F-OAVV, qui servait de liaison entre Bora Bora et Tahiti, s’abîme dans le lagon de Raiatea. (lire l’article)
  • Deux années plus tard, un autre Catalina le F-OAYD est également accidenté lors d’un amerrissage dur à Raiatea. Son épave fait le bonheur des plongeurs dans le lagon de Faa’a. (lire l’article)
  • Le 20 avril 1966, l’hydravion Catalina n°48 est victime d’une ouverture intempestive de trappes de train avant à l’amerrissage à Reao au Tuamotu (lire l’article)

Le Catalina 20 heurte un récif à Hikueru

Le PBY-5A de c/n 1574 issu des surplus de l’US Navy, construit en 1943 par Consolidated Vultee à San Diego, a d’abord été exploité sous matricule 34020, puis sous indicatif civil US N10022 et CF-JTL au Canada. Suite à sa transformation en France, il reçoit l’indicatif militaire F-WMKR et plus tard, F-YCHA numéro de coque 20.

L’hydravion Catalina n°20 remplit correctement sa mission pendant plusieurs mois, mais le 3 septembre 1965 à Hikueru (Tuamotu), il heurte un récif corallien au cours du déjaugeage. La coque est fortement déchirée et l’avion coule rapidement.

Le Catalina 39 s’abime également

Le Catalina n°39 à Hikueru

Le lendemain, 4 septembre 1965, le Catalina n° 39 vient au secours du n° 20, amerrit correctement mais ensuite pendant la nuit rompt ses lignes de mouillage suite à des rafales de vent, et s’abîme sur un récif corallien (photo 3).

Le 5 septembre, il est, comme le n°20, condamné et ferraillé sur place.

Depuis, l’atoll de Hikueru est redouté par les pilotes.

Une bien bonne affaire

Le Catalina n° 20 est tiré au sec sur l’atoll. La voilure démontée, le père Victor curé du village de Makemo achète pour 1 franc symbolique l’avion. Il voulait utiliser la partie avant de la coque du Catalina équipée d’un moteur hors-bord pour assurer des liaisons entre les îles ainsi que le transport de coprah.

Quelques temps plus tard, les responsables de l’aviation veulent récupérer les équipements  du tableau de bord qui sont intacts. Le curé refuse de leur donner mais accepte de les vendre.

Espérons que l’argent soit allé aux bonnes oeuvres de la paroisse !

Epave du Catalina n°20
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Sources :

http://cansonet.free.fr/Operateurs/aeronavale/body_aeronavale.html