Une femme peut en cacher une autre. Peu de temps après la séparation de Tahiti et de Raiatea vivait à Mahina une belle femme de haut rang qui s’appelait Nona. Elle avait de longues dents de carnivore et elle avait développé une terrible passion pour le cannibalisme, ce qui lui avait fait donner le sobriquet de Vahine’ai ta’ata (Femme mangeuse d’homme).

Son mari, grand chef de la maison de Tahiti, To’erau, l’avait répudiée et elle vivait seule sur sa propriété de famille. C’est là qu’elle donna naissance à une ravissante petite fille à qui elle donna le nom de Hina. Elle l’éleva avec tendresse selon son rang en ayant soin de lui cacher les proies humaines qu’elle se procurait.

Au pied de la grande falaise de Tahara’a, remarquable par sa glaise rouge, se trouve un tunnel que les gens peuvent utiliser à marée basse et qui leur évite de faire le tour de la colline. Ce tunnel est connu jusqu’à ce jour sous le nom de cachette de Nona. C’est là qu’elle attaquait les passants et les tuait, quelquefois pour les cuire et quelquefois pour les manger tout crus.

A l’époque de Nona la région était devenue très peu habitée et les maisons étaient mystérieusement abandonnées.

Ce lieu est le point de départ de la légende de Tafa’i, qui raconte la rencontre de Hina et de Monoihere. Ce site pourrait être le trou par lequel descendit Tehohotauniua pour rejoindre son amoureux Ruanuu à Vaihi (Hawaii).

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Sources :

Société des Etudes Océaniennes bull. n° 56 avril 1936.