Un oiseau blanc, avec un long bec de couleur bleue et les pattes palmées, de la taille d’une tourterelle. Les polynésiens l’appellent Pirae (Pira’e) et cette inoffensive créature est aussi l’un de leurs nombreux Tâura (gardien protecteur).

Cet oiseau, disaient-ils, les protège des accidents et comme il perche souvent dans les arbres à pain, ils recherchent sa protection lorsqu’ils grimpent dans ces arbres. Ils croient que lorsque l’oiseau aperçoit quelqu’un qui glisse, il vient immédiatement se placer au-dessous de ce dernier, comme pour te retenir ou tout au moins freiner sa chute.

Un chef de Huahine affirma qu’il en avait fait personnellement l’expérience, un jour qu’il était grimpé dans un arbre à pain (uru), il glissa malencontreusement. A ce moment précis, ces oiseaux compatissants l’accompagnèrent de leurs ailes, et d’après lui, il ne fut pas blessé grâce à cette heureuse intervention. Aussi s’en fut-il aussitôt couper un régime de bananes qu’il alla porter au marae. Lorsque le Pira’e s’approchait des gens, ils s’écriaient :

A he ! Te manu, o Tae-fei-aitu, te manu ra’a na Tane ! 
Ah ! Ah ! L’oiseau Tae-fei-aitu (Pétitions acceptées des Dieux), l’oiseau sacré de Tane.

Ils l’acclamaient ainsi comme un messager de paix.

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Sources :

Journal de Tyerman et Bennet, récit de deux voyageurs qui visitèrent les missions anglaises et américaines en 1821 et 1822.
Photo 1 : Manu Société d’Ornithologie de Polynésie