Le Taro, ou Colocasia esculenta, qui a pendant longtemps été la nourriture de base dans les îles polynésienne est une plante herbacée au tubercule comestible d’origine indo-mélanésienne.

D’après la légende polynésienne de l’origine des plantes, Le Taro fut engendré par les pieds de l’homme et ses poumons devinrent les feuilles.

Les tarodières

Le taro est généralement cultivé dans l’eau dans des tarodières. On creuse des trous de 20 centimètres de profondeur dans lesquels on dépose le sommet du rhizome surmonté de quelques feuilles. Le sol est ensuite recouvert de feuilles de cocotier sèches pour protéger du soleil et étouffer les mauvaises herbes. La récolte se fait à partir de 8 mois. Ensuite, le taro se dégénère et doit être remplacé.

A l'abri de la pluie sous les feuilles de taro. 1887

A l’abri de la pluie sous les feuilles de taro. 1887

Paillage de tarodière d'Avera à Rurutu photographié par cerf-volant. Photo Pierre Lesage

Paillage de tarodière à Rurutu, vu d’un cerf-volant. Photo Pierre Lesage

Une plante toxique qui doit être cuite

Les tubercules possèdent une chair de couleur crème et de texture sèche un peu farineuse. Ils sont riches en amidon et en fibres alimentaires mais sont toxiques s’ils sont consommés crus. En effet, le tubercule mais également ses feuilles contiennent de minuscules cristaux d’oxalate de calcium acérés qui risquent de provoquer des démangeaisons dans la bouche si la plante n’est pas bien cuite.

Popoi, fafa et po’e taro

Traditionnellement, le tubercule non épluché était grillé sur des pierres chauffées à blanc ou rôti au four traditionnel. Désormais, le Taro se prépare à peu près de la même façon que la pomme de terre (bouilli, à la vapeur, en purée, frites, chips…) ou de manière plus étonnante en crêpes et en glace. C’est la base du fameux poe taro, un mélange de purée du tubercule et de farine de manioc, cuit au four traditionnel dans des feuilles de bananier ou au four conventionnel, puis mélangé avec du lait de coco.

A Tahiti les jeunes feuilles de taro servent à la préparation du fafa. Hachées, elles sont délayées à du lait de coco avant d’être est cuites au four puis sont servies avec du poulet ou du cochon rôti.

Au temps anciens, le taro se conservait sous forme d’une pâte fermentée, appelée popoi. Les taros cuits et pelés étaient fortement écrasés pour former une bouillie épaisse qui était enveloppée dans des feuilles de auti (Cordyline) ou de bananiers.

Préparation du taro à Rurutu-Photo Rita-Willaert

Préparation traditionnelle du taro à Rurutu. Photo Rita-Willaert

Langouste au taro

Langouste au taro 

Les bienfaits du taro

Depuis longtemps, le taro est utilisé en pharmacopée traditionnelle grâce à ses vertus anti-inflammatoire, antidouleur et digestive. Les feuilles sont utilisées pour traiter la diarrhée, la transpiration ou des petites infections cutanées. Les fleurs soulagent des douleurs d’estomac et de celles dues aux hémorroïdes.

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Sources :

Société des Études Océaniennes, Bull. n° 140 Sept 1962 p 108
Journal de James Morrison, second maître à bord de la Bounty,
Société des Études Océaniennes, Bull. n° 16,
Olivier Babin, Taro, popoi, fafa et po’e. Fenua TV n°42, décembre 2016