En novembre 1945, l’américain William Albert Robinson revient à Tahiti. Il retrouve sa belle maison au bord du lagon de Paea et, à peine installé, part saluer ses amis du district. Il s’aperçoit alors, avec tristesse, que beaucoup étaient atteints par l’éléphantiasis, cette évolution de la « Filariose de Bancroft » qui produit d’horribles fee fee qui gonflent et déforment les membres inférieurs et les organes génitaux. Comme Robinson aime les Tahitiens, il décide de faire quelque chose pour remédier à cette situation.

Il part à Washington où il découvre que pendant la guerre les médecins de l’armée américaine avaient découvert que l’Hetrazan (la Notézine) développé contre les vers intestinaux était aussi efficace contre la filariose. Robinson songe alors de faire de Tahiti un centre de recherche de la filariose car c’est un terrain idéal : le taux d’infection y est extrêmement élevée, la maladie présente plusieurs formes, l’absence de paludisme et d’autres maladies facilitera l’étude. Pour cela, il fallait de l’argent. Robinson liquide donc le chantier naval qu’il possédait aux USA et avec le produit de la vente constitue un capital dont les revenus seront utilisés pour les recherches. Son ami, Cornelius Crane américain fortuné résidant à Paea, apporte lui aussi son appui financier et un programme de recherche et de lutte contre la filariose est rapidement mis sur pied, avec le concours du gouvernement français et des universités de Californie (UCLA).

Ainsi fut créé en 1948 l’Institut de Recherches Médicales de l’Océanie, renommé plus tard Institut Malardé, et en 10 ans, la filariose, fut pratiquement radiée de nos îles.

William Robinson achète l’atoll de Taiaro, près de Fakarava aux Tuamotu, puis en 1952 le fait classé par l’Unesco comme réserve mondiale de biosphère. Depuis, la réserve de biosphère a été étendue à l’ensemble de la Commune de Fakarava.

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Sources :

A.d.P. Tahiti Pacifique magazine n° 102 oct 1999.
Documents de l’Institut Malardé.