Tahiti Heritage

Tuauru, la vallée d’origine de l’arbre à pain, Uru – Mahina

John Webber. A View in Matavai, Otaheite 1777. Vallée de la Tuauru, Mahina.

John Webber. A View in Matavai, Otaheite 1777. Vallée de la Tuauru, Mahina.

Le nom de « Tua-uru » de la grande vallée de Mahina, vient d’une légende qui raconte comment un homme se métamorphosa en arbre à pain (uru) pour nourrir sa famille.

La famine s’installa sur Mahina

Avant que cette vallée de Mahina fut appelée Tuauru, elle était luxuriante et splendide. Mais un jour, la famine s’installa sur le pays.

Utari, son épouse et leurs deux enfants vivaient du côté de l’embouchure. C’était un homme apprécié de la communauté, à cause de sa douceur, son humilité et son courage à s’occuper de sa famille. Il avait abandonné sa demeure pour trouver refuge dans la vallée où il construisit une maison opuhi pour sa famille. Chaque jour, il se rendait dans la forêt chassant les cochons sauvages pour le repas familial. Lors de ses sorties, il partait au lever du jour et ne revenait qu’au coucher.

Mais lors d’une de ces sorties, il resta trois jours et trois nuits dans la forêt jusqu’à ce qu’il attrapa un énorme cochon sauvage, un des petits du grand cochon sauvage Mooiri.

Mon corps s’est transformé en tronc d’arbre, ma tête en uru

Il revint à la maison rempli de joie, mais peiné car la nuit venait de tomber et la famille dormait le ventre affamé. Il resta debout à l’entrée, les yeux remplis de larmes et le cœur débordant de compassion. Il s’éloigna de la porte, leva les yeux vers les cieux, et implora :

Dieux des cieux, mon heure est arrivé. Que mon corps devienne nourriture et qu’ainsi vive les miens.

Au petit matin, encore dans la pénombre, Utari vahine se leva. Elle vit un grand arbre devant elle et en fut très étonné. Une voix l’interpella en disant :

Ma chérie n’ait pas peur, c’est moi Utari, j’ai déposé un cochon près de la maison, mangez-en. C’est moi Utari. Mon corps s’est transformé en tronc d’arbre, mes pieds et mes doigts de pieds en racine, mes mains en branches, mes doigts de mains en feuilles, ma tête en ‘uru et mon sang en sève.

Depuis cette grande vallée de Mahina porte le nom de Tua-uru.

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Sources :

BREMONT Hubert. 1980. Mahina légendes
Illustration 1 : John Webber,  A View in Matavai, Otaheite. 1777. Vallée de la Tuauru, Mahina.
photo 2 Uru, arbre à pain.


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