Qu’il était beau le village de mon enfance avec sa route en soupe de corail blanche bordée de « poireaux jaunes » ou de vieux murets en pierres que l’on badigeonnait de chaux.

A l’extrémité de la route, coté océan se dressait un magnifique phare blanc avec des sculptures torsadées peintes aux couleurs françaises. A l’autre extrémité se trouvait la vieille maison communale qui nous a servis plusieurs fois d’abri lors des cyclones.

Le phare de Makemo en 1967. Coll. Tahiti Heritage

Le phare de Makemo en 1967. Coll. Tahiti Heritage

La maison communale, Chefferie, Mairie de Makemo en 1967

La maison communale, Chefferie de Makemo en 1967. Coll Tahiti Heritage

Et puis à la fin du siècle dernier tout a commencé à se dégrader.

Le service de l’Équipement a abattu le haut du vieux phare pour lui rajouter une horrible tour en béton. Ensuite les vieux murets ont été cassés et les arbres déracinés pour agrandir la route, sans que l’on comprenne bien l’utilité. Pour remplacer nos petits murets blancs, on nous a enfermé dans d’horribles murs en parpaings grisâtres, qui emmagasinent la chaleur et empêchent l’air frais de circuler. Comme si cela ne suffisait pas, on a rajouté de multiples verrues tout autour de notre vieille maison communale, pour la défigurer.

Le village de Pouheva à Makemo en 2004

« Sous prétexte de modernité, on a détruit tout le charme de notre village. Pouheva qui était un des plus beaux villages des Tuamotu, est devenu l’un des plus moches » disent les anciens, la larme à l’oeil.

Commentaires

Sources :

Photos 1 et 2 : la rue principale du village de Pouheva en 1998 et en 2008