Une lettre du R.P. Germain Fierens décrit son séjour à Fagatau en 1873.

Parti au mois de janvier 1873 sur la Vatikana, ou l’Active, j’étais accompagné de catéchistes indigènes qui vont, par dévouement, d’île en ile, instruire les habitants et bâtir des églises. En outre notre petit bâtiment était encombré de pièces de menuiseries travaillées par nos frères de Tahiti pour les trois églises de Takoto, Fangatu et Fakahina construites par le Père Montiton.
A Fangatau, pendant que nos cathéchistes s’occupaient activement de poser la charpente, les portes et fenêtres de l’église, et d’en crépir les murailles, j’ai baptisé les nouveaux-nés, confessé les adultes, fait l’inspection des écoles et donné des habits aux plus méritants.
Les indigènes de cet île se trouvent réduits à la plus grande pauvreté par suite des guerres durant lesquelles ont été détruits les cocotiers ; aussi sont-ils maintenant d’une maigreur extrême, n’ayant presque plus rien à manger. Ils en résultent qu’ils sont plus mous au travail que les autres insulaires des Paumotous. Pour remédier à cette misère, je leur ai distribué plusieurs milliers de cocos à semer.

Le nom du village « Te ana » , qui signifie « la grotte », correspond au nom de la terre sur laquelle sont édifiés l’église et l’ancien diocèse, et qui s’étend à l’ouest jusqu’au premier radier. L’origine de ce nom viendrait de l’existence de petites cavités sur le rivage, dans lesquelles se cachaient les poissons. Aujourd’hui la digue de protection du village s’élève en lieu et place de ces petites grottes.

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Sources :

Annales de la propagation de foi, volumes 45-46