Le fort Collet était construit sur le promontoire qui limite vers l’ouest la plage Est de Hakapehi à Taiohae sur l’île de Nuku Hiva aux Marquises.

Une première enceinte fortifié vers 1812

En 1812, l’Amérique et l’Angleterre sont en guerre. L’ Angleterre domine sur les océans. Quelques bateaux de guerre américains font des interventions contre la marine marchande anglaise mais sont largement dominés par les bateaux anglais. Porter est capitaine d’un bateau bien armé, L’Essex. Il décide de se rendre dans l’océan Pacifique pour maîtriser les bateaux marchands anglais. Dominé et menacé par deux bateaux de guerre anglais, il se rend aux îles Marquises avec trois vaisseaux qu’il a pris à l’ennemi et débarque à Nuku Hiva. À cette époque, l’île est très peuplée (19 000 guerriers). Porter fait construire une enceinte fortifiée.

Fort Collet

 

Plus tard, sur le mamelon qui dominait le camp, fut construit un fort appelé Fort-Collet en l’honneur de Collet, le commandant de l’Embuscade, qui fut le premier gouverneur de la nouvelle colonie des Marquises.

A Taiohae, le camp était placé sur un morne qui commandait la rade entière et défiait le feu des crêtes les plus voisines. Un chef sans valeur, sans influence, sans dignité, conspué même par les tribus voisines, se voyant pris au sérieux et recevant vis-à-vis des siens un reflet de l’importance que nous lui donnions, avait un intérêt puissant à conserver nos bonnes grâces. Mais, si toutes ces causes simplifièrent dans le principe la tâche du gouverneur de Nuku Hiva, il n’en est pas moins juste de dire que, grâce à une grande fermeté, à une constance et à un esprit de justice vraiment rares, il parvint à maintenir l’union de telle sorte que, pendant la période difficile de l’occupation, on n’eut à déplorer, ni une prise d’armes, ni même une rixe sérieuse de Français à canaque.

Le commandant Collet avait mis tous ses soins à faire pénétrer cette idée dans l’esprit de la population indigène, que tout accusé, venu de son plein gré au fort pour se justifier, serait tapu et que les chefs, appelés pour rendre compte des méfaits de leur tribu, pourraient toujours librement se retirer avant l’ouverture des hostilités qu’exigeraient les circonstances. Aussi jamais canaque de la baie ne refusa de se rendre au fort sur la réquisition du gouverneur, même lorsqu’il se sentait en défaut et qu’il avait tout lieu d’appréhender la colère des Français. Une inquiétude inspirée ou, du moins, perfidement exploitée par les équipages des navires baleiniers anglais et américains, parfois en relâche sur la rade, dans le but de nous aliéner l’esprit de la population et de nous créer des embarras, faisait l’objet de la préoccupation constante des indigènes : hommes et femmes interrogeaient sans cesse nos officiers pour savoir si on ne les chasserait pas un jour de la baie.

Quand l’état-major de la frégate, la musique militaire et la compagnie de marins furent rangés autour du mât de pavillon, l’amiral Dupetit-Thouars fit approcher les chefs de Tahuata, et pria M. François de Pau le de leur rendre intelligible l’acte dont ils allaient être témoins. Il fit alors ouvrir un ban, et, tirant son épée, il en frappa le sol, déclarant prendre, au nom du roi des Français, possession de toutes les terres du groupe sud-est des Marquises. Le pavillon fut aussitôt hissé aux cris de « Vive le roi ! Vive la France !» et la compagnie armée le salua de trois décharges de mousqueterie pendant que la musique militaire exécutait le Domine salvum et la Marseillaise.

Commentaires

Sources :

François OLLIER Inventaire sites d’intérêts archéologique, historique et naturel des îles Marquises. Déc. 1970.
Pakolo héros et martyr marquisien  Tahiti Presse aout 2000
Dessins de Max Radiguet