Cette ancienne légende de Rimatara raconte l’histoire d’une petite perruche triste d’avoir un plumage d’un gris terne qui alla voler les couleurs d’un autre oiseau au plumage très coloré.

La  marouette Moho

Autrefois, il y a très longtemps, la marouette Moho était l’oiseau le plus beau de tous ceux qui peuplaient l’île de Rimatara et tous l’admiraient pour ses couleurs chatoyantes. Son plumage multicolore était rouge, bleu, vert, jaune… (illustration 1 ci dessus)

La perruche Ura

La perruche Ura était grise et terne (illustration 2), personne ne l’appréciait malgré ses cabrioles dans les fleurs de bananiers et ses sifflements aigus.

Le ‘Ura devint triste et jaloux du Moho : sa beauté l’obsédait, il fallait qu’il obtienne d’aussi belles plumes que celles de son rival. Mais comment s’emparer des couleurs du Moho, toujours en éveil ? Il fallait ruser et profiter d’un moment opportun.

Légende de la perruche rouge, Ura de Rimatara, Australes. Coll. Manu

Te Uravaero e te Moho (le voleur de couleur)

Guettant le bel oiseau, le ‘Ura attendit que celui ci s’endorme pour sa sieste pendant les heures chaudes de la journée. S’approchant sans bruit il commença par s’emparer du vert des ailes, puis s’enhardissant il subtilisa le jaune du dos. Le Moho ne bougeant toujours pas, il lui pris le rouge de la poitrine. Encore quelques minutes et il volait le bleu de la tète. Mais alors qu’avant d’en finir avec l’orange des pattes, il voulait prendre la couleur rouge des yeux, le Moho sentit le bec du ‘Ura sur sa paupière et se réveilla brusquement. Il vit ce qui lui était arrivé et se trouvant honteux sans son magnifique plumage fila se cacher dans le marécage.

Depuis ce jour le Moho gris, qui a gardé son œil rouge et ses pattes oranges ne se montre plus aux autres animaux et reste terré sous les hautes herbes ne sortant qu’au crépuscule pendant que le ‘Ura batifole haut dans les branches piaillant à tue tête pour attirer l’attention et faire admirer sa beauté.

Lire également : Uravaero, la perruche colorée de Rimatara

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Sources :

Utia Puara – Texte et dessins – Manu n°39 Juin 2002
Manu. Société d’Ornithologie de Polynésie