En Polynésie, il est une tradition particulière qui consiste à enterrer le Placenta lors d’une naissance. Les paumotu, habitants de l’archipel des Tuamotu, récupèrent le pufenua (placenta), le laissent sécher pendant trois jours, suspendu à un arbre, puis l’enterrent. A la naissance, il considèrent qu’il y a deux enfants, le bébé bien vivant et le placenta qui est l’aîné, mort. Voici l’histoire d’un de ces pufenua qui devint le plus célèbre des guerriers de Manihi.

Personne ne connaît les véritables parents de Puhiri. Un beau jour, on retrouva le Pufenua de Puhiri, suspendu dans le plus grand et le plus bel arbre du village, près de la passe de Paeua. Le troisième jour, le ciel fut assombri par un énorme nuage noir qui recouvrit tout l’atoll. La pluie tomba brusquement et le vent et la mer se déchaînèrent.

Certains pensèrent que cette tempête était un signe de mauvais augure envoyé par les esprits des ancêtres. D’autres crurent qu’ils n’avaient pas su s’occuper convenablement de pufenua. Le placenta fut emporté par le vent et s’éleva très haut dans les airs avant de retomber brutalement dans le lagon près de la passe de Tairapa. Peuplées de dangereux monstres marins, les eaux n’étaient guère hospitalières pour le pufenua. C’est pourquoi un esprit des ancêtres eut pitié de lui et, se changeant en puhi (murène), il décida de l’adopter et de s’en occuper. Le pufenua allait pouvoir désormais grandir et devenir un bel enfant.

Vivant dans les profondeurs du lagon avec la murène tupapau (habitée d’un esprit), son corps s’adapta au milieu. Doué d’une aisance extraordinaire pour se déplacer dans l’eau, l’enfant allait et venait librement dans les fonds marins. A l’adolescence, il lui poussa des poumons, comme en ont certains animaux de l’atoll. La murène le baptisa donc Puhiri (Poumons). Puhiri allait devenir le plus grand et le plus fort de tous les kaito (guerriers) de Manihi. Protégeant son village de toutes les attaques extérieures, il fut aimé et respècté dans toute l’ère culturelle de Vahitu (Takaroa, Takappoto, Ahe et Manihi).

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Sources :

D’après Poemanuia