Le jeu peut entrainer des jalousies qui durent bien au delà de la mort.

L’histoire se déroule dans les années 1980, à une époque où l’ Euromillion n’avait pas encore franchit le Pacifique et où les tombolas organisées par les clubs sportifs avaient de francs succès.

Un grand club sportif de Tahiti organisa une tombola dotée d’un premier prix de 10 millions de francs pacifiques. Une somme rondelette pour l’époque. Un grand supporter de l’équipe de foot du club, chauffeur de truck de la presque ile, achète un carnet de 10 billets en choisissant bien la série de numéros avec sa femme qui était assez superstitieuse. Le chauffeur, un chaud lapin, a également une maîtresse dont la demeure est fort judicieusement située sur le trajet du truck. Cela lui permet donc de s’arrêter quelques instants lorsqu’il n’a pas de passagers.

Peu de jours après avoir acheté ses billets, étant particulièrement satisfait des prestations de sa maîtresse, nore chauffeur lui offrit un billet de la fameuse tombola. Quelques temps plus tard à l’annonce des résultats, la femme, la vraie, se rend compte que le billet gagnant correspond aux numéros du carnet qu’elle a choisit. Heureuse, elle revêt sa plus belle tenue et le carnet de billet à la main se rend au siège du club pour récupérer son lot. Elle s’aperçoit alors que les billets précédents sont bien là, les suivants également mais que le sixième billet, le gagnant, est manquant.

Le choc est si fort que son cœur lâche. Triste fin, qui contredît le dicton bien connu : « Chanceux au jeu, malheureux en amour»

Mais tout n’est pas fini car la malchanceuse reprend du service en venant chaque nuit hanter le village de Tautira, habituellement si calme. Des bruits de toutes sortes animaient les nuits. Les cris de la femme résonnaient dans la nuit noire. Quelques habitants excédés par le tapage nocturne, décident alors de soulever la tombe, d’ouvrir le cercueil et d’enfoncer une branche d’arbre de fer (aito) dans le cœur, comme dans les bons films d’épouvante.

Depuis le village a retrouvé son calme.

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Sources :

Guy Jacquet – Olivier Babin – Avril 2010