Une réserve royale. Les habitants des Gambier étaient bien intelligents. Pour faire face aux périodes de disette, ils conservaient des fruits de l’arbre à pain (uru) dans des fosses creusées dans le sol.

Cette fosse royale à ma, creusée dans le sol en 1859 est entourée d’un mur circulaire en moellons de pierres. Elle servait de grenier public. Lorsque le mei ou fruit de l’arbre à pain, arrivait à maturité, il était pelé avec un racloir en coquillage (porcelaine re’o ou turori), puis broyé et enfoui par couches successives dans cette fosse dont les parois étaient tapissées de feuilles de auti (‘auti ‘opa ou ‘auti pu’e’e). Chaque couche était bien tassée avec les pieds et recouverte d’un lit de feuilles de auti sèches.

Cette bouillie fermentée appelée tio’o, ou popoi (si elle a été cuite au préalable), s’y conservait plusieurs mois et constituait une réserve. Le tio’o peut parfois être additionné de lait de coco sous le nom de poke, ou de bananes et s’appelle alors la puputa.

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Sources :

SOULIE Gilbert, Mon clocher à Mangareva, Évêché Papeete 1989, pp 23, 51,52
LAVAL, Histoire ancienne d’un peuple polynésien 1968
Mama KARAKA 2000