En 1997, lors d’un séjour à Rikitea, je logeais dans une pension qui s’apparentait plutôt à un logement chez l’habitant puisque l’on m’avait laissé la chambre familiale et que je devais partager les toilettes et la douche qui n’étaient isolées que par un simple pareo fleuri qui flottait au vent.

Le lendemain matin lors du traditionnel « café-pain-beurre » servi au milieu de toute la famille dans la cuisine, je repérais accroché au mur une étonnante pièce en bronze de quatre vingt cinq centimètres. Etonnante surtout au milieu des nombreuses photos des enfants et des images pieuses. Elle représentait une licorne ou plutot un hippocampe. J’interrogeais Mariette, la maitresse de maison, étonnée que je m’intéresse à ce bout de fer. Elle m’expliqua toutefois que cette pièce avait été trouvée par son grand-père il y a de nombreuses années dans une épave qui était au fond du lagon des Gambier. Mais je ne réussi pas à qu’elle m’en dise plus sur l’origine de la pièce et sur le lieu du naufrage du navire.

Pour avoir plus de précisions sur cette découverte et surtout son utilité,  j’ai envoyé par mail des photos et les caractéristiques de la pièce à un spécialiste du groupe de recherche en archéologie navale (GRAN). Quelques heures plus tard, un mail en réponse me précisait qu’il s’agirait d’un support de compas, comme ceux utilisés sur les navires de la fin du 19ème siècle : des pieds sculptés pour tenir le compas à la bonne hauteur. Une photo représentant un modèle similaire avec un dauphin à la place de l’hippocampe était jointe au mail. De tels supports sont répertoriés dans les catalogues des antiquaires spécialisés en objets de marine.

L’hippocampe qui trône toujours dans la cuisine de Rikitea conserve encore une partie de son mystère.

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Sources :

Mariette Poerama et Olivier Babin 1997
Groupe de Recherche en Archéologie Navale