Cet imposant banian, dont l’âge est méconnu, est un des plus grand Ora de Tahiti.

Se dressant directement à proximité de la route de Dégagement Ouest (RDO), il a échappé au sort que lui réservé l’urbanisation galopante. Lorsque l’on emprunte la RDO, on constate clairement que la route contourne Ficus prolixa. Ce fait d’apparence anodine est en réalité riche de sens. En effet, lors du tracé de la route, il était apparemment question de couper l’arbre. Sur des critères patrimoniaux, affectifs et spirituels, des populations de Punaauia ce sont alors opposées à l’abattage de l’arbre. Selon certaines personnes, cet arbre  » abrite encore des défunts…  » Les engins ont passé leur chemin et l’arbre est resté debout.

Mais surtout, ce Ficus est un témoin vivant du transfert des représentations qui se sont opérées en Polynésie française à l’égard des arbres. Ficus prolixa marquait encore au 19ème siècle des lieux interdits, il affiche aujourd’hui des lieux de rassemblement. Si la sacralité de l’arbre est quelque peu conservée, l’espace que son ombre délimite est devenue  » une aire de loisir « . Ce Ficus permet de constater que, contrairement à de nombreux arbres de Polynésie française qui sont aujourd’hui tombés dans l’oubli, le Ora est encore un arbre  » porteur de sens  » pour les populations.

Le banian  » du crochet  » de Punaauia est toujours un arbre sacré, notamment par ses dimensions sociaux-culturelles, mais la fonction sociale des espaces qu’il marque à changé. Au XIXème siècle, aucun polynésien non initié n’aurait pris le risque de se rassembler ou de festoyer à son pied. Même si l’expression est usée jusqu’à la corde, ce Ora est bien dans le paysage un médiateur entre la tradition est la modernité, un symbole vivant du changement qui doit être protégé.

Sébastien LARRUE

Un arbre sacré

Mais surtout, ce Ora Tahiti est un témoin vivant du transfert des représentations qui se sont opérées en Polynésie française à l’égard des arbres. Ces Ora Tahiti marquaient encore au 19ème siècle des lieux interdits, il affiche aujourd’hui des lieux de rassemblement. Si la sacralité de l’arbre est quelque peu conservée, l’espace que son ombre délimite est devenue  » une aire de loisir « . Cet Ora permet de constater que, contrairement à de nombreux arbres de Polynésie française qui sont aujourd’hui tombés dans l’oubli, le Ora est encore un arbre  » porteur de sens  » pour les populations.

Le banian  » du crochet  » de Punaauia est toujours un arbre sacré, notamment par ses dimensions sociaux-culturelles, mais la fonction sociale des espaces qu’il marque à changé. Au XIXème siècle, aucun polynésien non initié n’aurait pris le risque de se rassembler ou de festoyer à son pied. Même si l’expression est usée jusqu’à la corde, ce Ora est bien dans le paysage un médiateur entre la tradition est la modernité, un symbole vivant du changement qui doit être protégé.

Pauvre Ora aux racines sectionnées !

Certes l’arbre a été épargné lors de la construction de la route des plaines, mais il n’en a pas moins souffert et continue à souffrir de la bêtise humaine. Lors des travaux de la route, on a coupé les racines aériennes coté mer qui gênaient la circulation en déséquilibrant sa silhouette de l’arbre. Mais au moins les racines restantes pouvaient s’étaler dans l’herbe. Puis pour aménager le parking un snack, qui n’aurait jamais du être si près de cet arbre remarquable, d’autres racines aériennes ont été sectionnées et son jardin à été goudronné.

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