Dumont d’Urville (1790-1842) et Duperrey, lors de leur expédition, aperçurent l’atoll de Reao :

Le 22 avril 1823 à 5 heures du matin, Monsieur d’Urville étant de quart, entendit tout-à-coup le bruit sourd de la mer se brisant sur les récifs. Je fis mettre de suite en panne et à 6 h, le jour nous permit de voir le danger auquel nous avons été exposés pendant la nuit. Nous étions environ à un mille de la rive Nord d’une île basse bien boisée et bordée de roches dans toute son étendue.
Cette île, que j’ai nommée Clermont-Tonnerre en l’honneur du ministre de la Marine sous les auspices duquel nous avions entrepris notre voyage est d’autant plus intéressante qu’elle est, quant à présent, la plus orientale de l’Archipel Dangereux. Sa direction est ESE-NNO sur une étendue de 12 milles de longueur et de trois milles en largeur. Sa partie Nord forme une chaussée circulaire non interrompue bordée d’une belle plage de sable et d’une végétation dans laquelle le cocotier se fait plus particulièrement remarquer. La portion du Sud n’offre qu’un banc couvert de roches et de petits ilots, et il existe un lagon entre ce banc et l’île proprement dite.

René Primevère Lesson (1794-1849) , qui participe au voyage autour du Monde à bord de la Coquille en 1822, à la fois comme médecin du bord et comme botaniste, décrit dans son voyage autour du monde sur la Coquille, ouvrage paru en 1838, la découverte à Reao :

« Les habitants nous manifestèrent leur présence en allumant un grand feu, mais, comme ils nous virent point répondre à ce signal, ils expédièrent bientôt une petite pirogue à balancier, montée par trois hommes que nous ne pûmes engager à accoster « La Coquille », et cependant, c’était les premiers insulaires qui frappaient nos regards, c’étaient les premiers hommes de cette race des Océaniens dont nous étions si avides de contempler les traits. En vain nous leurs prodiguâmes les épithètes de Tayo, qui en Tahitien veut dire ami ; en vain nous leurs montrâmes des étoffes vivement peintes que nous leur destinions ; leur défiance l’emporta sur la curiosité. Ces naturels étaient complètement nus, à cela près d’une étroite bandelette d’étoffe qui leur ceignait les reins ; ils étaient frottés d’huile de cocos, et sans armes ni objets. »

 

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Sources :

Bibliothèque de la Marine à Toulon, Inventaires 4161, page 21