Au cœur de Papeete, une fresque attire chaque regard : la tahitienne rouge, figure endormie drapée dans un paréo vibrant. Créée lors du Festival Tahiti Ono’U, cette œuvre est devenue un symbole culturel fort, mêlant modernité du street art et héritage polynésien. Grâce à la collaboration entre Seth et HTJ, elle raconte bien plus qu’une histoire visuelle.
Une œuvre devenue iconique
Parmi toutes les créations présentées lors du Festival de Street Art Tahiti Ono’U 2015, une fresque s’est imposée comme la préférée des habitants : la Tahitienne rouge. Installée rue Édouard Ahnne, elle illumine le quartier grâce à sa présence monumentale et sa poésie visuelle.
On y découvre une jeune tahitienne endormie, enveloppée dans un paréo rouge décoré de motifs blancs. Ces dessins, qui rappellent les anciens tissus traditionnels, renforcent le lien entre la modernité du street art et la richesse culturelle de la Polynésie.
Une collaboration artistique inspirée
Cette fresque lumineuse est née d’une belle rencontre entre deux artistes aux univers complémentaires.
Julien “Seth” Malland : un voyageur du street art
Reconnu pour ses fresques d’enfants à travers le monde, Seth adapte toujours ses personnages au pays qu’il explore. Grâce à son regard sensible, il transmet l’âme des cultures locales. Dans cette œuvre, la présence de la jeune tahitienne reflète son approche profondément humaine.
HTJ Design : le regard polynésien
Graphiste et designer polynésien, HTJ a imaginé une grande partie des motifs d’arrière-plan. Son travail apporte une authenticité visuelle qui ancre la fresque dans le patrimoine culturel des îles. Ainsi, la rencontre entre ces deux artistes donne naissance à une création à la fois moderne et enracinée.
Une fresque qui révèle ses secrets
De loin, l’œuvre séduit par son harmonie et sa douceur. Cependant, en s’en approchant, on découvre une multitude de détails subtilement dissimulés.
Par exemple, un discret pictogramme de radioactivité se fond dans les motifs du paréo. Puis, au niveau du genou, un minuscule champignon atomique apparaît, faisant écho à l’histoire tumultueuse des essais nucléaires en Polynésie française.
En levant les yeux vers le haut de la fresque, on aperçoit un œil inscrit dans un triangle. Ce symbole rappelle l’œil de la tribu Sheikah dans l’univers de Zelda, tout en évoquant certains imaginaires liés à la franc-maçonnerie. Grâce à ce détail intrigant, l’œuvre acquiert une dimension presque ésotérique, digne d’un roman à énigmes.
Une pièce d’une série internationale
La tahitienne rouge s’inscrit également dans une série de portraits d’enfants peints par Seth autour du globe. Que ce soit à Ho Chi Minh City, à Phnom Penh ou autour du lac Boeung Kak, l’artiste capture l’essence de chaque culture en adaptant les traits et les habits de ses personnages.
Ainsi, cette fresque polynésienne devient une pièce essentielle d’un projet artistique mondial où l’enfance symbolise les traditions, les identités et les récits locaux.
Photo : à gauche Ho Chi Minh City – Viet Nam 2011, à droite en haut Cambodian Spring, Phnom Penh. en bas Boeung Kak lake, Phnom Penh, Cambodge).

Sources :
Olivier Babin 2015 – IA 19/11/2025
Festival de Street Art Tahiti Ono’U 2015
Photos 1 et 2 : Tahiti Heritage / Olivier Babin






