Des légendes et des arbustes. Il y avait deux espèces de mûriers à papier à Mangareva : l’eute et le puri (Broussonetia papyrifera). L’eute est sauvage et le puri demande à être bien cultivé. Il lui faut un an pour que son écorce soit apte à fournir la matière avec laquelle on fait des pièces d’étoffes blanches. Ces tissus étaient nommés rereki lorsqu’ils imitaient la dentelle, toga s’ils étaient épais et lisses comme du papier, et tupunu lorsqu’ils étaient plissés en petits rayons.

Les plantations de puri étaient placées sous la garde des ai-rega. Que le puri vînt à ne pas croître, on disait que c’était le dieu Rogo qui s’était vengé de ce que des voleurs avaient dû dérober les offrandes apportées sur son marae. Celui qui était propriétaire d’un puri qui ne prospérait pas, faisait une offrande appelée kokoti-pito et la plantation reprenait vie.

Planter le puri était l’ouvrage des hommes. C’étaient encore eux qui le coupaient et en détachaient l’écorce. Il incombait ensuite aux femmes de travailler les écorces pour en fabriquer les étoffes. On détachait d’abord la couche verte des écorces et on les battait sur une pièce de bois courbe et striés de rainures dans le sens de la longueur. Quand l’écorce battue avait atteint la largeur d’une dizaine de centimètres on allait la laver dans la mer et dans de l’eau douce; puis on la mettait en paquets enveloppés de feuilles de ti (auti). On renouvelait l’opération pendant trois jours.

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Sources :

PETARD Plantes utiles Père LAVAL : Magareva, histoires anciennes