La grotte Faitiga de l’atoll de Anaa est une cachette qui a été utilisée de nombreuses fois lors des guerres entre les Parata, les redoutables guerriers de Anaa et ceux des îles voisines. Mais plus récemment elle a caché des habitants de Anaa, pourchassés par l’armée française après une révolte lors d’une « guerre de religion » entre catholiques et mormons.

La grotte Faitiga, ou Fagaogio, est située sur le motu Okenu coté océan dans une zone protégée par des feo (bloc de corail) à Tematahoa sur l’atoll de Anaa. Un étroit passage au raz des flots, de 1 m de hauteur entrecoupée de stalactites, permet d’accéder à la nage dans cette grotte. C’est une grande cavité éclairée par un puits de lumière provenant du plafond.

Entrée de la grotte Faitiga du sud de Anaa © Tahiti Heritage

Entrée de la grotte Faitiga du sud de Anaa 

Intérieur de la grotte Faitiga du sud de Anaa. Photo J.P. Baury

L’intérieur de la grotte Faitiga du sud de Anaa 

Une guerre de religion

Le 9 novembre 1852, à l’issue d’un conflit entre les catholiques (religion du protectorat français) et les mormons (religion des américains aux Tuamotu) de Anaa, le Père Fouque est assommé et jeté comme mort dans le lagon, et le brigadier Viry, venu rétablir la paix, est assassiné par une dizaine d’hommes.

Les responsables de ces exactions vont se cacher dans une grotte secrète, Faitiga, située à l’extrémité de l’atoll de Anaa.

Une baleinière de la mission part aussitôt, avec cinq rameurs courageux, prévenir les autorités de Tahiti à 227 miles de là. Ce n’est que le 4 décembre, que l’Hydrographe commandé par Parchappe, suivi bientôt du Phoque du capitaine Le Brigant arrivent à Anaa.

Après enquête, Le capitaine conclut à l’innocence des missionnaires. Le gouverneur Page, mécontent de ce rapport, le relève de son commandement et le remplace par Parchappe. Celui-ci, aidé de volontaires tahitiens, fait une répression sévère. Il fait pendre, sans que les pères puissent intervenir, cinq hommes dont un catholique innocent, Temuta. La stèle du gendarme Viry située à Putuahara, commémore cet assassinat.

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Sources :

Olivier BABIN, Claude SERRA, BEN – 2005