Le fort de Punaauia (fort Belleau) appartenait à un système de trois ouvrages défensifs, dont l’un se trouvait près du rivage tandis que l’autre était situé dans la vallée de la Punaruu.

La guerre franco-tahitienne

Les fortins de la vallée de la Punaruu sont le résultat de la guerre franco-tahitienne. Le 9 septembre 1842 et après avoir fait pression sur la reine Pomare IV, la demande de protectorat est actée. En 1843, le gouverneur Bruat revient avec le traité ratifié par le roi Louis-Philippe, mais la reine, conseillée par Georges Pritchard, se rétracte et se réfugie auprès du navire britannique Le Basilik, espérant l’intervention anglaise.

En 1844, le conflit débute ouvertement entre les partisans de la reine et les troupes du Gouverneur. Dans un premier temps, les troupes rebelles se réfugient à Taravao où Bruat fait ériger des fortifications. Elles se déplacent ensuite sur Mahaena, où le Gouverneur sévit. Les insurgés se déplacent vers les montagnes dans les vallées de la Papenoo, Fautaua et de la Punaruu. Ces affrontements feront des morts dans les deux camps.

La bataille de la Punaruu des 29 et 30 mai 1946

Le 29 mai 1846 à 9 h du matin, le commandant Bruat occupe Punaauia et les abords de la vallée où les insurgés se sont réfugiés.

Le 30, à 5 h du matin, il attaque la vallée avec trois compagnies et demie, un obusier de montagne et les indigènes de bonne volonté servant d’éclaireurs. L’ennemi évacue son premier retranchement, le second est pris après un léger engagement. Emportés par leur élan, les Français, croyant la position abandonnée, continuent de suivre la vallée qui, en cet endroit, (vallée pahuri) se resserre entre deux murs de rochers presque à pic en haut desquels les insurgés avaient concentré leurs forces.

A 9 h, lorsque la colonne arriva pour soutenir l’avant-garde qui allait atteindre le fort, un feu très vif provenant d’un barrage placé derrière un coude de la rivière fut dirigé sur elle tandis que des masses de pierres et des quartiers de roches étaient lancés et roulés du haut des montagnes à pic qui dominaient l’assaillant. Le gouverneur Bruat fit prendre position à l’endroit où s’était arrêtée la tête de la colonne et, jugeant la fortification naturelle inexpugnable sans l’occupation du mamelon qui la dominait, et qui était occupé par 1 800 indigènes, il détruisit dans la vallée les cultures vivrières de l’ennemi sans que celui-ci osât sortir de ses positions. L’ennemi ne se rendit pas et ne fit sa soumission qu’après la prise du fort de Fautaua le 15 décembre suivant.

Les trois fortins de la Punaruu

Après ces combats et lorsque la région fut pacifiée on érigea les forts de Punaauia : la tour de la Roche Noire et les deux petits fortins auxquels on donna les noms de tour de Bréa et de fort Perrotte, en mémoire des deux officiers tués dans ces combats.

Fortin dans la vallée de la Punaruu, Tahiti. Tableau de Constance Cumming.

Les fortins de la Punaruu en 1877, Tahiti. Tableaux de Constance Cumming.

Fortin dans la vallée de la Punaruu, Tahiti. Tableau de Constance Cumming.
  • La tour de la roche noire était la plus imposante. Construite en 1846 à la pointe Nuuroa, sur le marae Taputapuatea et à partir des pierres de ce marae, elle a été détruite il y a bien longtemps.
  • La tour Perrotte est située sur un éperon rocheux au dessus de la rivière Punaruu. On y accède par la route du CFPA (en face du centre commercial Tamanu).
  • La tour Bréa, la plus élevée, domine la plaine côtière en faisant face à la passe.

Les trois fortins de la Punaruu furent occupés à nouveau que cent ans plus tard, pendant la dernière guerre mondiale, par une vigie chargée de surveiller la mer et de donner l’alerte immédiatement en cas d’attaque par des navires ou des sous marins japonais.

La tour Perrotte

La Tour Perrote est située sur un éperon rocheux qui surplombe la rivière et le pont de la Punaru’u. Elle a été construite en 1846, lors de la guerre franco-tahitienne par le service du Génie en Océanie. L’édifice qui a une hauteur de 4,35 m est constitué de murs épais en moellons basaltiques liés avec de la chaux corallienne. Ses dimensions sont de 3,5 m sur 4,80 m pour une superficie de 16 m2. L’accès aux créneaux se fait par un pont en bois. L’entrée principale était située à l’étage. Cette entrée est ornée de pierres de seuils taillées dans un tuf basaltique.

Fort Perrotte de la Punaruu, Punaauia

La Tour Perrotte de la Punaruu

La tour Brea

La tour Bréa est plus grande que la Tour Perrote. Elle se situe en face du centre commercial Tamanu, quelque peu en altitude. Elle est visible de la route.

Elle a été construite en 1846, lors de la guerre franco-tahitienne, par le service du génie en Océanie. Ses murs épais d’environ 50 cm sont constitués de moellons basaltiques liés avec de la chaux corallienne. L’ancienne entrée, située à l’étage, est ornée de pierres de seuil taillées dans un tuf basaltique rouge. Les différentes façades sont ponctuées de rangées de meurtrières.

Pendant la première et la seconde guerre mondiale, la Tour a servi de point d’observation.

En 1965, le fort fut transformé en relais pour la station de télévision locale.

Fort Perrotte de la Punaruu, Punaauia

La Tour Brea

Commentaires

Sources :

Photo 1 : Tour Perrotte Photo Chantal Tahiti
Illustrations Constance Cumming 1877
Joany , historienne au Service de la culture et du Patrimoine de la PF
PARE FORTIN Page Facebook