Après un voyage de ravitaillement à Tahiti, La Bounty est de retour le 23 juin 1789 sur l’île de Tubuai (Australes). Suite à l’échange de quelques plumes d’oiseaux rouges, les marins anglais acquirent une parcelle de terrain située sur les terres du roi Taroatoa et s’y installent. Mais se sentant menacés par leurs premiers amis, ils construisent un fort qu’ils baptisèrent Fort George, du nom du roi d’Angleterre de l’époque.

La construction du Fort George

La construction du fort débute le 18 juillet. Elle s’inspire des forts coloniaux anglais de forme carré de 100 m de coté avec une tour de guet à chaque coin et entouré entourée d’une palissade de bois et d’un profond fossé, avec un pont-levis comme seul accès. À chaque angle du Fort sera installé un des canons de la Bounty et sur chaque côté, quatre canons à pivots.

Le projet est ambitieux et les travaux n’avancent guère. Les hommes manquent de vivres, mais ceci n’est rien en comparaison du comportement inexplicable de toutes les femmes qui se délectent à provoquer les travailleurs pendant la journée, pour s’esquiver ensuite, aussitôt que le travail cesse. Les relations avec les habitants de Tubuai se dégradent rapidement, au point de conduire à une bataille rangée, durant laquelle soixante-huit insulaires furent tués.

Hélas, ces troubles et la mésentente entre les mutins amenèrent Fletcher à proposer un référendum afin de statuer sur le maintien de leur colonie. Une majorité des hommes choisit de retourner à Tahiti, en laissant le fort quasi achevé. Le 17 septembre les mutins quittèrent Tubuai pour Tahiti, et de là, pour leur destination finale, Pitcairn.

La reconstruction du Fort George

Pour ne pas oublier l’emplacement du Fort George, un panneau commémoratif a été installé en 2015 pour remplacer l’ancien panneau qui avait été offert par la National Geographic Society et qui avait disparu.

Depuis 2018, l’Association Bounty Fort George Tubuai œuvre pour sa reconstruction et sa mise en valeur. Évidemment une reconstruction à l’identique parait bien utopique, d’abord parce qu’aucun écrit ne peut attester de ce qu’aura été véritablement le Fort George. Ensuite, victime du temps et de son temps, il ne subsiste aucun vestige du Fort George tel qu’il existait en 1789. Seules les notes de second maître à bord du Bounty, témoin visuel de sa construction, peuvent servir de base à une reconstruction symbolique comme le rapportent les historiens Alice J.Mayer et Owen Rutter, en préambule du Journal.

En 2018, une partie du mur respectant les indications du Journal de James Morrison a été érigé. Il est fait à partir du bois local de Tubuai, le aito (Bois de fer) qui est réputé pour son caractère imputrescible et résistant.

Mûr du Fort George © Association Bounty Fort George Tubuai

Partie du mur du Fort George, faite à partir de pieux de bois de aito de 4 m de hauteur environ. © Association Bounty Fort George Tubuai

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Sources :

Journal de James Morrison, second maître à bord de la. « Bounty », traduit de l’anglais par Bertrand Jaunez, publications de la Société des Études Océaniennes, n° 16, Papeete. 1966, pp. 45 à 54.
Illustration 1 :  Herb. Kawainui Kane

Vous pouvez suivre les aventures de la reconstruction Fort George de Tubuai sur la page FaceBook de l’ Association Bounty Fort George Tubuai