Les habitants de Rapa édifièrent des villages fortifiés sur les hauteurs dominantes et les pics montagneux, non seulement pour assurer la défense mais aussi afin de pouvoir surveiller d’en haut leurs cultures et avoir d’œil sur les tribus voisines.
Les sommets montagneux aux arêtes aiguës, avec des crêtes secondaires y conduisant, formaient des positions de défense idéales parce qu’ils empêchaient une attaque massive sur un large front. On choisissait une crête ayant un pic, puis on en aplanissait le sommet pour construire la terrasse supérieure. Les côtés étaient entaillés avec des outils de bois pointu servant aux terrassements et des herminettes en basalte, jusqu’à ce qu’une seconde terrasse puisse être établie, ayant suffisamment de largeur pour y édifier des maisons. Les architectes militaires de l’époque adoptaient un plan de terrasses successives qui exigeaient des murs de soutènement élevés. On nivelait le tranchant de l’arête conduisant au pic et on entaillait les flancs pour augmenter l’escarpement mettant obstacle aux assauts. On creusait de profonds fossés dans la crête principale de chaque côté de la citadelle afin d’améliorer la défense. Sur les hauteurs secondaires conduisant au fort supérieur, on établissait de nouvelles terrasses permettant d’y aménager des maisons et des avant-postes défensifs. A l’arrière des terrasses, et en particulier près de la citadelle, les murs étaient encore renforcés par des dalles de pierre soigneusement enfoncées pour éviter l’érosion de la terre par le vent et la pluie. Des pierres en saillie offraient des points d’appui pour les pieds, grâce auxquels les défenseurs pouvaient battre en retraite de terrasse en terrasse. A l’intérieur même du fort se trouvaient des creux destinés à recueillir la pluie servant de réserve d’eau douce en cas d’attaque. Mais chaque fort possédait en plus une source, généralement située sur les pentes basses voisines gardées militairement.
Sur la terrasse supérieure du pic-citadelle, le grand-chef résidait. En temps de guerre, c’est lui qui commandait les opérations. Une colonne d’attaque ne pouvait monter que par une seule crête ; ayant l’avantage du terrain, le chef pouvait grouper ses forces et les concentrer sur la section attaquée. Le combat se faisant en corps à corps, la citadelle qui commandait toutes les directions était la position idéale pour l’organisation de la défensive.

Les forts des collines de Rapa s’appelaient pare ou pa, avec en plus le qualificatif maunga (montagne) ou tamaki (guerre
).
Entre le vallon Paukare et la baie Akatanui.

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Sources : Nordmann P.I. 1939 Tahiti Fernand Nathan Paris p 169 CAILLOT Eugène 1932 - Histoire de l’île Oparo ou Rapa - Paris