La conférence que nous tenions sur le patrimoine de l’île de Tubuai (Australes) à l’issue de notre séjour allait se terminer. En remerciant l’auditoire, je faisais part de mon regret de ne pas avoir vu le très rare hibiscus des Australes. Quelques minutes plus tard, une jeune femme venait discrètement me dire que sa mère savait ou l’on pouvait voir cette plante. Rendez-vous était pris pour le lendemain matin à l’aube quelques heures avant le décollage de notre avion.

Le lendemain, nous rencontrions sa mère qui après nous avoir sondé sur nos connaissances sur l’histoire ancienne de Tubuai, acceptait de nous dévoiler le site bien caché ou poussait cette fleur rare.

« Je ne l’ai jamais divulgué, de peur que l’on la détruise, mais je vois que vous aimez Tubuai » nous dit-elle, puis discrètement elle chuchota l’emplacement à sa fille et lui demanda de nous y conduire.

Nous marchions déjà depuis une bonne demi-heure, lorsque nous sommes rentrés dans une zone couverte de roseaux en pied de montagne. A la file indienne, nous suivions notre guide qui se frayait un chemin à grand coup de coupe-coupe. Nos pieds s’enfonçaient de plus en plus dans la boue puis dans l’eau. Nous pataugions depuis déjà un certains temps les yeux grands ouverts à la recherche de ce fameux hibiscus, quand soudain nous le vîmes.

Une fleur, puis deux et enfin plusieurs dizaines de fleurs. De belles fleurs mauves se dressaient au dessus des roseaux au bout de longues, très longues tiges marrons dont les extrémités sont vertes et velues. La fleur de 6 cm de diamètre, est composée de cinq pétales, de couleur mauve au cœur beaucoup plus foncé. Les étamines sont jaunes. Les feuilles sont vertes claires pâles et velues.

Nous photographions sur toutes les coutures la plante et nous envoyons par mail les photos à l’Hibiscus international Society, qui relayera l’information à plusieurs de ses membres. Les jours suivants, nous recevions de nombreux mails de plus en plus précis qui confirmeront qu’il s’agit bien de l’Hibiscus australensis, une plante endémique des îles Australes.

Olivier Babin

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Sources :

Olivier Babin et Claude Serra 2006
International Hibiscus Society 2006