Maurice Jay, qui monta une expédition sur les hauteurs de Papara dans les années 1960, fit une description de ses découvertes :

Au sommet de la crête, sur un plateau, la terre était noire, très humide et labourée en tous sens par les cochons sauvages. Parfois le sol cédait sous nos pas, la végétation devint moins haute et vint un moment où nous dûmes nous arrêter devant une belle plaine verdoyante, trop verdoyante et trop plate : c’était un marais. Les plantes aquatiques, Tamore (Polygonum imberbe) principalement, qui recouvraient ce marécage étaient si serrées qu’il nous sembla tout d’abord possible de nous aventurer avec précaution sur leurs touffes, comme sur des radeaux. Nous nous aperçûmes rapidement que cette façon de progresser était fort dangereuse : l’eau mêlée de vase n’était pas assez liquide pour permettre de nager en cas de chute. Il nous fallu renoncer à traverser cet, étang qui se terminait brusquement par un précipice où son trop-plein tombait en cascade, formant une des sources de la Tevaiitaharuu.

Ce marais est à 650 mètres d’altitude. Nous sondâmes les bords : nous trouvâmes le fond sous deux et trois mètres de vase très liquide. Ayant fixé une pierre au bout d’une perche nous eûmes la surprise de sentir à la percussion un fond rocheux.

Le lieu était sinistre, les moustiques nous harcelaient, une odeur pestilentielle s’élevait de la vase que nous avions remuée et un écho d’une netteté et d’une force étonnante nous renvoyait nos appels : à l’Est la Moua Tamaiti dressait devant nous sa muraille grise, verticale et entièrement dénudée, n’était-ce pas là le flanc qu’avait ainsi dégarni l’éboulement causé par le plongeon d’Honoura ? Et ce marais, n’était-il pas l’ancien lac des sorcières actuellement comblé par le pan de montagne qui s’y était écroulé ?

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Sources :

JAY Maurice – Société des études océaniennes Bull.