James Morrison nous a laissé dans son journal une description des marae de Tubuai lors de son passage dans l’île en 1789 :
« Leur marae ou lieux de prière sont différents de ceux des îles de la Société étant constitués par un pavage de pierres plates et, dans le centre, par de grandes pierres plates placées sur champ ; ils sont plantés de ti (cordyline), racine sucrée qui a une tige d’environ 2 m de long et de la grosseur d’un doigt. Tous ces marae ont une petite maison sur un côté et offrent quelque ressemblance avec un lieu de sépulture. C’est là qu’ils offrent des sacrifices humains et des tortues. Lorsqu’un sacrifice doit être offert, tous les hommes du district s’assemblent au marae et les hommes âgés et les prêtres (qui sont nombreux) apportent toujours leur canne dans une main et une jeune pousse de bananier dans l’autre qui sont jetés en tas tandis que de longues prières sont faites, puis (s’il s’agit d’un sacrifice humain), la victime est désignée et assommée, étant achevée à l’aide des cannes qui ont une extrémité pointue pour cet usage. Le corps est immédiatement découpé avec des couteaux de bambou et chacun en ayant pris un morceau, l’enveloppe dans des feuilles de ti et va le porter sur son propre marae accompagné d’un jeune bananier. La tète, les os et les entrailles sont enterrés dans le marae et l’emplacement marqué d’une pierre, non pas pour perpétuer la mémoire de la victime, mais pour indiquer le nombre de sacrifices offerts en ce lieu.
Quelques-uns de ces marae ont de nombreuses pierres de ce genre. Un repas pour les prêtres a lieu ensuite sur le marae, composé de poissons, fruits de l’arbre à pain, taro, etc. Une partie de ce repas est également offerte avec de longues prières. Les amis de la victime – s’il en a se tiennent tranquilles, de peur de subir le même sort à la prochaine occasions. »

Commentaires

Sources : Jacques TURINA 2006 Journal de James MORRISON, second maître à bord de la. "Bounty", traduit de l'anglais par Bertrand Jaunez, publications de la Société des Études Océaniennes, n° 16, Papeete. 1966