Teuira Henry cite Pati’i, grand prêtre arioi de Papetoai comme étant une de ses sources principales relatant l’implantation du culte de ‘Oro dans cette chefferie. Il lui donne la liste des divers types de marae publics : local, national et international (Taputapuatea de Ra’iatea) et précise que le marae Taputapuatea de Papetoai était un marae national consacré en dernier après les marae Taputapuatea de Tautira et Atehuru (Puna’auia) à Tahiti. Il faisait partie des quatre marae nationaux dédiés à ‘Oro. Il semble avoir été établi à partir d’un marae ancien (Te puatea) finalement consacré à ‘Oro suite au mariage de Manea, chef secondaire qui supplante le grand chef en titre Taura’a-atua et une princesse d’Opoa qui aurait amené la pierre de fondation de Ra’iatea .

Cette pierre, nommée par les nouveaux époux Tura-a-ma-rafea, aurait élevé le marae Taputapuatea de Papetoai au rang de marae national. Suite au contact avec les premiers Européens, la situation devient critique en raison de la décimation de la population, les bouleversements politico-religieux et des conflits incessants. Deux évènements majeurs contribuent à appuyer l’influence grandissante de la mission créée en 1811 à Papetoai avec une école religieuse ; il s’agit de la conversion officielle de Pomare II au christianisme en 1812 d’une part et l’action de Pati’i, grand prêtre de Papetoai brûlant les idoles en public près du marae Taputapuatea en 1813. Il semble que ces deux faits ont eu un impact sur la population, entrainant ainsi des conversions en masse.

On ne sait pas quand exactement le marae fut détruit mais on peut supposer que cela a du avoir lieu entre 1813, date de la conversion du chef Pati’i et 1815 quand, suite à la bataille de Fei-pi, Pomare II exiga que l’”on détruisit les marae et leurs idoles, on abolit les sacrifices humains pour honorer ‘Oro, l’infanticide ainsi que la société des Arioi  »

Le temple octogonal de Papetoai, directement implanté à l’emplacement du marae Taputapuatea sera inauguré en 1829 après que ses fondations eurent été posés dès 1822

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Sources :

Henry, T. 1993. Tahiti aux temps anciens. Paris Société des Océanistes.
Robineau, C. 1985. Tradition et modernité aux Iles de la Société : Les racines. Vol. II. Paris: ORSTOM.
Cauchois, M. H. 2005. Prospection archéologique à Apo’ota’ata, Papetoai, Mo’orea.
Dossier d’Archéologie Polynésienne 4:23-32. 2001. « Histoire et traditions de Huahine et Pora-Pora, Puta tumu, » in Cahiers du Patrimoine, Savoirs et Traditions : Ministère de la Culture de la Polynésie Française. Hinanui Cauchois Octobre 2007