La reine Pomare IV avait sa première résidence sur la terre Taraho’i au centre de Papeete. C’était une maison extrêmement simple en bois, sans étage. En 1861 le gouvernement français consentit à aider la reine à construire le nouveau et vaste palais dont elle rêvait.

Mais le projet était trop ambitieux et les dépenses augmentaient sans cesse, de sorte qu’il ne fut achevé qu’en 1883, six ans après la mort de la reine et trois ans après la transformation du royaume en colonie.

Le gouvernement français trouvant qu’il y avait d’autres dépenses prioritaires ne voulut jamais accorder les crédits nécessaires pour le meubler. C’est ainsi que ce palais qui avait coûté plus de 200 000 francs à la France, ne fut paradoxalement jamais habité. Cependant, il était parfois utilisé pour des fêtes et la dépouille mortelle du dernier roi de Tahiti y fut exposée du 12 au 16 juin 1891.

La triste fin du Palais royal

Neuf ans après la mort du souverain, le palais fut vendu aux enchères pour 60 000 francs à un riche commerçant local, procédé qui souleva tant de critiques que l’administration le racheta et y installa le secrétariat général et les services des Finances et du Trésor. Le bâtiment aux épais murs en pierres taillées, était encore en excellent état de conservation au moment de sa démolition en 1966.

Cette maison prestigieuse, d’un si noble caractère et si typiquement « coloniale », aurait mérité d’être conservée comme une relique du Tahiti des Pomare. Partout ailleurs dans le monde elle aurait été transformée en musée.

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Sources :

Bengt Danielsson, Le Mémorial polynésien 1979
Patrick OReilly