La circoncision traditionnelle polynésienne

La circoncision traditionnelle polynésienne était un rite de passage par lequel les garçons âgés d’une douzaine d’années entraient dans le monde des hommes. Elle autorisait le jeune à sortir, à s’exprimer en public, et à se faire tatouer. A cette occasion, des cérémonies avaient lieu sur le marae ancestral, en présence du père et des autres hommes de la famille. Ceux-ci signifiaient leur solidarité aux adolescents dans la douleur en s’infligeant des blessures à l’aide de dents de requin.

La circoncision traditionnelle polynésienne n’est pas une véritable circoncision puisqu’il n’y a pas ablation du prépuce. On parle de supercision (Tehe en tahitien). Il s’agit d’une simple incision du prépuce. Elle était pratiquée jadis par un spécialiste (tahu’a tehe) utilisant un morceau de bambou effilé.

Dans cette intervention, la peau qui recouvre le gland (le prépuce) est coupée au dessus du gland et non pas autour du gland, comme dans la circoncision biblique ou médicale. La peau est donc juste « fendue », mais n’est ni racourcie, ni enlevée. La peau s’ouvre comme un V à l’envers et laisse apparaître le gland derrière lequel elle pendouille. Cette manière de couper le prépuce est typiquement polynésienne, elle ne se pratique quasiment nulle part ailleurs.

Faut-il maintenir cette tradition ?

La circoncision, qui constitue une atteinte à l’intégrité du corps, le plus souvent pratiquée sur des enfants, sans leur consentement et en l’absence d’une nécessité objective comme un motif médical sérieux et effectif, suscite chez certaines personnes des objections d’ordre moral. Des groupes opposés à sa pratique sur les mineurs militent pour qu’elle soit règlementée au même titre que les mutilations sexuelles féminines.

Site de circoncision de Vaitapu à Maupiti

Situé dans le jardin d’un particulier à Vaitapu sur l’île de Maupiti, le site de circoncision est très érodé en raison de la nature des pierres qui le constituent. Chez les Polynésiens, la circoncision était un rite de passage à l’âge adulte.

Le prépuce était coupé sur la première pierre à l’aide d’une pierre ou d’un bambou affûté. Puis, assis sur la seconde pierre creuse, le jeune homme baignait son sexe dans une eau prélevée à la source située une cinquantaine de mètres plus haut. Il était ensuite soigné sur une troisième pierre qui a disparue, de même que le umete en pierre sur lequel étaient posés les onguents.

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Sources :

Blog de la circoncision en Polynésie
Gérard Garnier . Te peritome ma’ohi, réflexions sur la circoncision polynésienne. Ed Au vent des îles Tahiti