Suicide dans l’archipel des gambier, le mode d’emploi du passé.

Le suicide aux îles Gambier était pratiqué par les deux sexes et provoqué par la jalousie, la colère et quelquefois la perte de pouvoir et de prestige. Les hommes, courageux mais pas téméraires, préféraient le suicide à celui d’être tué par leurs ennemis. A chacun sa méthode, dans les atolls des Tuamotu, hommes et femmes se jetaient depuis le sommet des cocotiers, à Mangareva, les falaises résolvaient le problème.

Coté femmes, s’envoler d’une montagne

A l’époque de Te Oa, plusieurs de ses filles ainsi que celles de Ma-tetama se suicidèrent par colère ou pour avoir été méprisées par leurs maris, en se précipitant du haut de la montagne qu’on appelait Magareva. Cette forme de suicide fut appelée rere maga (s’envoler d’une montagne) et la falaise située près du chemin des soeurs d’où elles s’étaient jetées fut appelée Te rerega o te a’ine (photo).

Plus tard, deux autres femmes ont été empêchées d’utiliser cette falaise pour commettre cet acte, ce « privilège » étant réservé aux seules femmes issues des familles de chefs. Les femmes du peuple utilisaient en effet une autre partie de la falaise.

Coté hommes, s’envoler d’un cocotier

Les hommes devaient se contenter de se jeter des cocotiers, rere ere’i (s’envoler d’un cocotier).

On connaît cependant quelques exceptions, comme ce groupe de vieillards qui s’élança d’une falaise à Akamaru, pour éviter d’être tués par Apeiti, ou comme ce chef qui se jeta d’une falaise à Taravai parce que son fils venait d’être tué sous ses yeux.

s'envoler dans les air
Commentaires

Sources :

LAVAL, Mangareva 1938 – Histoire ancienne d’un peuple polynésien pp 172, 173 – Toa te ‘ekaro tu Dany CARLSON 2000