Ah ces chasseurs !

Les chasseurs de Mahina connaissaient depuis longtemps l’existence des grottes funéraires dans la vallée de la Tuauru, et tout particulièrement celle située dans la paroi verticale non loin des fameuses orgues basaltiques de la Tuauru. Ils l’ avaient explorée il y a déjà quelques années, par curiosité, et découverts de nombreux ossements, des tapas (étoffes végétales) et quelques objets anciens. Respectueux de leur ancêtres, ils avaient décidé d’un commun accord de respecter le site en ne touchant à rien et surtout de ne pas dévoiler leur découverte pour laisser… les morts en paix.

Mais un matin, il y a une vingtaine d’années, l’un des chasseurs certainement perturbé par des difficultés financières ne put résister à l’appât du gain et alla dans la grotte funéraire interdite subtiliser secrètement un magnifique vivo (flûte nasale) en os, qu’il revendit fort cher au maire d’une grande commune, peu regardant sur la provenance de l’objet.

Les chasseurs outrés de cette profanation ont porté plainte. Mais elle a été classée, sans suite… Pourtant le code pénal stipule que :

La violation ou la profanation, par quelque moyen que ce soit, de tombeaux, de sépultures… est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

L’histoire ne dit pas si l’argent provenait des caisses de la Mairie ou de sa poche.

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Sources :

Archives Tahiti Heritage : Plainte des chasseurs
Photo : vivo en os