Présent d’Indonésie jusqu’en Polynésie orientale, le Chataignier tahitien ou Mape a été introduit lors des migrations polynésiennes. Malheureusement, son habitat a été petit à petit détruit à Tahiti et il est désormais très rare de trouver une forêt de mape aussi belle que celle du jardin botanique de Tahiti.

Le mape dans la légende

Selon le mythe de la création, qui raconte que l’homme serait à l’origine des plantes, les fruits du mape viennent des reins, la sève rouge du sang, et les contorsions du tronc du nez de l’être humain. Au Vanuatu, un autre mythe raconte comment un homme émasculé après avoir reçu un mape chaud sur ses parties génitales devint la première femme.

Description botanique

Le mape ou chataignier tahitien est un grand arbre pouvant atteindre plus de 30 m de hauteur au tronc de 1,50 m de diamètre sur lequel se développent de grands contreforts plats. Il change fréquemment d’aspect au cours de sa croissance. Le jeune tronc très droit dans sa jeunesse se boursoufle en vieillissant de bourrelets et de saillies et devient énorme.

Si l’on pratique des incisions sur l’écorce du jeune mape, il s’en écoule un suc incolore qui, en séchant à l’air, prend une couleur rouge rubis. Dans les arbres plus vieux, ce suc est coloré et, quand on les blesse on croirait voir du sang jaillir d’un corps humain; aussi désigne t’on ce liquide sous le nom de  » Toto mape « .

Les feuilles, d’abord ambrées, deviennent vert clair puis vert foncé. Ces feuilles servaient à nourrir les chevaux, ce qui a amené la destruction de nombreux arbres à Tahiti.

Les petites fleurs blanches, qui apparaissent en août-septembre, ont un parfum très agréable. Le fruit, qui mûrit en novembre, est d’abord vert, puis jaune et enfin mauve contient une amande charnue qui est consommée après cuisson.

Fleurs d’Inocarpus fagifer, Mape.
Photo J.F. Butaud

Mape, fruit du Châtaignier tahitien

Fruit d’Inocarpus fagifer, Mape.
Photo Tahiti Heritage

Des amandes grillées ou bouillies

Autrefois, les amandes de mape étaient consommées grillées, aujourd’hui elles sont généralement bouillies et vendues sous le nom de « mape chaud« , aux abords des marchés et au coin des rues. Elles sont très nutritive et leur goût s’apparente à celui des châtaignes chaudes.

Vertus médicinales du mape

Le mape est utilisé depuis longtemps dans la pharmacopée traditionnelle polynésienne. Le suc des fruits verts sert à traiter les piqûres d’insectes et les brûlures. L’écorce mâchée est un fortifiant utilisé avant d’effectuer un effort physique important, et est appliquée en cataplasme sur les plaies. L’infusion d’écorce sert à traiter les brûlures, la diarrhée et des problèmes de dentition chez les nourrissons. La sève issue de l’écorce mélangée de l’écorce fraiche d’Atae (Erythrina indica) est utilisée pour combattre l’inflammation causée par la piqûre du poisson-pierre (nohu).

Autres utilisations du mape

La sève issue de l’écorce ou de jeunes fruits était utilisée comme teinture (noir, bleu, vert, violet ou rouge).
Les contreforts du tronc servaient à transmettre des informations par le frappement des minces parois des racines afin de faire résonner un battement dans la vallée ou sur la mer.

Où voir des mape ?

Commentaires

Sources :

Service du développement rural, FOGER
CUZENT
CHABOUIS
PETARD