Le Cryptoméria du Japon ou Cèdre du Japon (Cryptomeria japonica), en japonais Sugi, est une espèce de conifères de la famille des Cupressaceae, originaire des forêts du Japon et naturalisé en Chine et à Taïwan.

Le Cryptoméria du Japon est peu commun en Polynésie. Alternative initiale au Pin des Caraïbes, il n’a été planté que dans de rares sites comme la piste sommitale du Mont Marau à plus de 1200 m d’altitude dans les années 1970, dans le domaine d’Opunohu à Moorea ou encore dans les parcelles forestières de Tubuai.

Son nom Cryptomeria vient du grec kryptos, caché et meris, partie, allusion au fait que toutes les parties florales de l’arbre sont peu visibles.

«  Je me rappelle les Cryptomeria japonica que le botaniste G.S avait fait planter en alignement le long de la piste du Marau, quelques mois avant mon passage (dans mon souvenir, ils étaient encore à peine de hauteur d’homme), du bas de la piste jusqu’au moins à la grande épingle à gauche« . nous dit Guy MONDON, Vat au service de l’agiculture en 1978-79

Des cônes mâles et femelles

C’est un conifère conique et étroit à feuilles persistantes avec un tronc de 4 m de diamètre pouvant atteindre 50 m de hauteur et vivre jusqu’à 200 ans. Ses feuilles persistantes qui ressemblent à des aiguilles de 1 cm de long, sont arrangées en spirale et de couleur vert brillant. Son écorce, grisâtre, épaisse et fibreuse, a tendance à peler en bandes verticales.

Les cônes de pollen (mâle) et le cônes de graines (femelle) naissent séparément, mais sur le même arbre. Les cônes femelles commencent à pousser vert vif et finissent par devenir brun riche à maturité. Les cônes mâles jaune-brun qui poussent en grappes et ont une forme à peu près conique de 1 cm de diamètre. A maturité, les cônes mâles libèrent leur pollen, qui serait le principal responsable du fameux rhume de foin japonais, le kafunshō.

Cônes femelles de Cryptomeria japonica

Cônes femelles de Cryptomeria japonica

Cônes de Cryptomeria japonica

Cônes mâles de Cryptomeria japonica

Bois du Sugi – Cryptoménia

Le bois de Cryptoméria, Sugi, est réputé pour sa senteur agréable, sa teinte lustrée et sa texture douce et souple et sa faculté de repousser les insectes et termites. Considéré pendant des siècles comme une essence de luxe, le sugi a longtemps été utilisé au japon pour la construction de magnifiques palais, de bâtiments des sanctuaires shintô et des temples bouddhistes, et également en construction navale. Le bois est traditionnellement calciné en noir (augmentant sa résistance au feu et à la pourriture) en utilisant une technique japonaise connue sous le nom de shou sugi ban. Les planches ainsi traitées à la flamme sont souvent utilisées comme revêtement mural.

Mais le bois de Sugi est surtout réputé pour l’usage qui en est fait dans la fabrication des fûts de saké, les taru.

Huile essentielle aromatique de Cryptoménia

L’huile essentielle de Cryptoméria s’obtient par hydrodistillation des feuilles. L’essence aromatique obtenue se décline en un liquide fluide et limpide, de teinte jaune clair, qui dégage une senteur fraîche et boisée. Cette huile essentielle est parfaite pour purifier l’air ambiant et éloigner les insectes. Elle a des propriétés anti-infectieuses, anti-inflammatoires et antidouleur.

En pharmacopée traditionnelle, Des décoctions de feuilles de Sugi sont utilisés pour soigner des traumatismes et l’eczéma et la gonorrhée.

Les feuilles sont très aromatiques et sont utilisées comme bâtonnets d’encens.

Symbolisme du Sugi, cèdre du Japon

Arbre sacré du Japon, le cryptoméria est très présent dans la culture japonaise. Dans son pays d’origine, c’est un grand arbre qui exprime toute sa noblesse à proximité de nombreux temples.


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Sources :

Savonnerie de Tahiti
Le Saké et le Sugi (cèdre du Japon)