Le marae Matao’a i Tahiti de Papara, fut construit par Hotutu pour son fils Teva, qui pour cela transporta son siège en pierre du marae Farepua de Papeari. Le marae de Matao’a devint donc ainsi par la splendeur de ces événements politiques un des marae les plus glorieux,  de Tahiti. II fut la pierre et le fondement de la dynastie des Teva.

Marae Mataoa i Tahiti

Ce marae, d’après l’archéologue Handy (1923) mesurait 36 mètres de large sur 54 mètres de long. Le ahu était parallèle au rivage. Une grande pierre en basalte, de forme carré se trouvait dans l’extrémité sud-est. Les deux murs qui se rejoignaient en ce point étaient bordés avec une première rangée de coraux, de tuf rouge et de rochers de basalte ayant environ 0,45 m de haut, avec des rangées supérieures constituées de pierres arrondies et façonnées.

C’est dans ce lieu que Tu ite tai i Taputuarai, le chef de Papara et chef des Teva I Uta s’accapara, conformément à la coutume, pendant huit jours et huit nuits Taurua, la femme de Tavi Hauroa, le chef de Tautira. Mais au terme de ce “prêt” il décida de conserver Taurua comme femme ce qui déclencha la guerre avec Tautira.

Classé mais pas sauvegardé

Ce site pourtant classé en 1952, n’a pas été convenablement protégé. Seul subsistait en 1998 un grand monticule de 15 m x 15 m et de 1,50 m de hauteur, réalisé en pierres cimentées, qui était censé représenter l’ancien ahu, et sur lequel trônait un énorme banian. Une grosse pierre du marae se trouvait quelques dizaine de mètres plus loin, au bord du chemin (photo 2). Elle a disparu mais peut être pas pour tout le monde car elle doit être cachée dans une propriété voisine.

Pierre du marae Mataoa i Tahiti de Papara en 2006 © Tahiti Heritage

Pierre du marae Mataoa i Tahiti de Papara en 2006 © Tahiti Heritage

En 2005, par on ne sait quel subterfuge, un permis de construire a été accordé par le service de l’Urbanisme avec un avis favorable de la mairie de Papara pour construire une maison à l’emplacement de ce marae pourtant classé.

Mais le mana persiste et la nouvelle maison serait hantée !

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Sources :

EMORY K. Stones remains in the society islands Bishop Museum 1933 – Bull. 116 p 73
MARAU TAAROA Mémoires 1901 p 179
Société des Etudes océaniennes, Bull. 21 p 297
SALMON Réginald