Octave Morillot (1878-1931), officier de marine, colon et peintre se fixa en 1905 à Hurepiti à Tahaa : « île préférée entre toutes, île bénie où je suis seul, sans européens gêneurs, entouré d’indigènes, en pleine forêt de la mer aux crêtes, seul avec mes livres, mes pinceaux, mes chiens, et une compagne aux longs cheveux ».

Il fonda une plantation et s’adonna pleinement à la peinture encouragé par son ami écrivain Victor Segalen, auteur du très célèbre roman « Les Immémoriaux ». Ses œuvres colorées et tourmentées laissent une large place aux nus aux formes pleines et aux paysages chargés d’exotisme. Assez argenté, il s’installe dans un vaste domaine polynésien, plante des cocotiers, installe des vannières, mène une vie de grand seigneur, introduit taureaux et sangliers, possède une meute, mais plus encore que la chasse, sa passion c’est la peinture.

Il est possédé « de la volonté tenace d’arriver à dire par le pinceau ce qu’il voulait dire. J’ai brisé ma carrière uniquement pour peindre mes îles. Mon but est précis et très limité ! Quand je suis en France ou ailleurs qu’à Tahaa, même à Tahiti, je n’ai jamais pu ni dessiner ni peindre. Mon cerveau reste inerte ! »

Le dessein d’Octave Morillot est donc de magnifier les sensations par une orchestration harmonieuse des couleurs et de la composition, de traduire des évocations de vie des vahine et des tane, sans aucun souci d’appartenir à un mouvement artistique ou à une école. C’est d’un abus d’opium qu’il décéda en 1931.

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Sources :

MURIE Norbert,  Octave Morillot,  ACR Editions