Les marumaru rescapés : les trois arbres septuagénaires qui ont failli être abattus lors de l’aménagement des trottoirs du front de mer de Papeete, ont sauvé leur peau. 

En février 2016, dans le cadre du réaménagement de la route du front de mer à Paofai, la direction de l’Équipement projete d’arracher deux des trois arbres septuagénaires, des marumaru (arbre des avenues), qui bordent le foyer des jeunes filles de Paofai. L’un pouvait causer, à terme, des problèmes de sécurité, tandis que le second, trop large, empêcherait le passage des fauteuils roulants sur les nouveaux trottoirs.

Ces trois marumaru auraient été plantés juste après la Seconde Guerre mondiale, pour ombrager les rues de la capitale. Mais aujourd’hui, leurs branches portent les cicatrices d’élagage à répétition, leurs bases sont coulées dans le goudron et leurs racines s’emmêlent aux réseaux électriques déployés sous leurs troncs…

Des perturbations susceptibles d’entraîner des chutes de branches ou des déracinements.

Impossible de faire repousser « des arbres comme ça »

L’expertise réalisée par un consultant en foresterie n’a préconisé l’abattage que de celui du milieu qui souffre de “grosses blessures” et de l’ombre de ses congénères. Mais, la direction de l’Équipement souhaite également l’abattage de son voisin de droite (côté clinique), afin de libérer le passage pour les fauteuils roulants.

Il ne présente pas de risque, donc c’est dommage. Avec un tronc de 1,46 mètre de diamètre et une hauteur maximale de 20 mètres, il est possible que ce soit l’un des plus gros marumaru de Papeete. Ce ne sera pas possible de faire repousser des arbres comme ça. Il n’y a plus assez d’espace.

Une employée du foyer des jeunes filles de Paofai est, elle, bien heureuse de savoir que l’on pense aux handicapés, qu’il y aura désormais moins de feuilles à balayer et que les marumaru ne s’effondreront pas dans sa cour au prochain cyclone… « Mais en même temps, c’est dommage, parce qu’ils sont plus vieux que moi » soupire-t-elle.

“Il est impossible de libérer un espace suffisant pour laisser passer les chaises roulantes entre la clôture du foyer et le tronc”, tranche toutefois le responsable de l’équipement.

Les marumaru rescapés

Une pétition contre l’abattage des Marumaru septuagénaires réuni 1 500 signatures sur internet, en quelques semaines. Un mois plus tard, l’affaire est classée : les cyber-citoyens ont gagné.

L’équipement annonce que les trois Marumaru, plantés juste après la Seconde Guerre mondiale pour ombrager les rues de la capitale, seront préservés. Les Marumaru seront élagués. L’arbre central connaîtra, lui, un élagage “un peu plus sévère”.  Le mur d’enceinte du foyer de jeunes filles sera reculé pour élargir la voie et ainsi permettre aux personnes à mobilité réduite de circuler.

Ceci dit, âgés de 70 ans, ces arbres devront un jour être abattus pour la sécurité des automobilistes et des passants.

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Sources :

Sandrine Lecomte. La Dépêche de Tahiti du 12/02/2016
Jean François Butaud