En 1880, la grande plantation d’Atimaono devient un domaine sucrier et on y fait construire une rhumerie. La production de rhum, qui durera une quarantaine d’années, sera exclusivement destinée au marché local.

La grande plantation entreprise dès 1862 par William Stewart prospéra jusqu’en 1869, année où les cours du coton s’effondrèrent. En 1872, la faillite fut prononcée en 1873 et le domaine fut vendu le 31 août 1875, pour 500 000 F au Syndicat Laharrague, Robin et Cie.  Atimaono devient un domaine sucrier avec de grandes plantations de cannes à sucre.

Vestiges de l'ancienne rhumerie de Papara

Champs de cannes à sucre

Bouteille de Rhum d'Atimaona de 1934. Photo Réference Rhum

Bouteille de Rhum d’Atimaono de 1934. Photo Réference Rhum

En 1898, la Caisse Agricole (ancêtre de la Socrédo) rachète le vaste domaine d’Atimaono, et le cède après lotissement, à quelques immigrants français. Quelques uns, attirés par le mythe de Tahiti accepteront le contrat, mais auront beaucoup de difficultés à faire prospérer les terres qui leur sont accordées.

De son coté, Victor Raoulx, un des actionnaires de la Société Française, relançait les champs de canne à sucre et créait une rhumerie. A sa mort, en 1914, l’exploitation est en plein essor, le rhum étant vendu sur le territoire et non exporté.

L’américain Harrison W. Smith, grand mécène et créateur du jardin botanique de Tahiti, refusa la légion d’honneur que l’on lui avait accordé la France parce que dans le Journal Officiel qui officialisait cette médaille figurait un texte qui permettait de payer en bouteilles de rhum, les ouvriers de la plantation de cannes à sucre.

Les vestiges de la rhumerie

Il ne reste de la Rhumerie que la machinerie servant au broyage des cannes, qui plus est en très mauvais état. Comme le site est entièrement recouvert de végétation, il est impossible d’y accéder.

C’est dommage car il illustre bien les prémices de l’agriculture en Polynésie, un domaine pouvant intéresser de nombreuses personnes. Il faudrait le nettoyer et le valoriser en l’inscrivant, pourquoi pas, au sein d’un parcours historique-santé dans la vallée de Atimaono.

Vestiges de l'ancienne rhumerie de Papara

Vestiges de l’ancienne rhumerie d’Atimaono en 1990

Un projet de réhabilitation de la Rhumerie

Un projet de mise en valeur du site comportant la réhabilitation de la rhumerie, un musée de la Terre Eugénie et un centre équestre avait été proposé par l’architecte paysagiste Pierre-Yves Jorcins, pour les service du Tourisme. Mais l’implantation autoritaire de la pépinière gouvernementale au même endroit a fait capoter le projet.

C’est dommage car ces vestiges illustrent les prémices de l’agriculture en Polynésie.


Lire également : Terre Eugénie, de la grande plantation au golf d’Atimaono – Papara

Commentaires

Sources :

Photo 1 : La Rhumerie de Papara dans les années 30. Photo Bambridge.