Harrison Smith – UN HOMME DE BIEN – lit-on sur sa pierre tombale située au-dessus d’ici, à flanc de colline. Certainement cette épitaphe dans son laconisme ne pourrait mieux convenir a ce philanthrope, sauf peut-être que de son vivant il ne l’aurait probablement pas acceptée en raison de sa grande modestie.

Né au Massachussets (USA) dans une famille aisée

Harrison Willard Smith est né le 29 Décembre 1872 à Boston (Massachusetts, USA), la ville aristocratique par excellence des États Unis . Il y a parfois des choses surprenantes dans cette grande démocratie qui elle aussi, a son sang bleu. Il provenait d’un milieu très puritain et fut strictement élevé dans cette voie. Cependant le pétrole ayant été découvert à la fin du siècle dans une propriété paternelle, ceçi lui assurera une certaine aisance lui permettant l’indépendance.

Etudes à Haward puis professeur de physique au M.I.T.

Accomplissant ses études à l’Université Harvard à Cambridge, Massachusetts, il fut remarqué en raison de ses aptitudes pour les mathématiques et la physique. Après avoir passé une licence de Sciences physiques, il prépara l’équivalent de l’agrégation qu’il passait avec succès en 1894. En 1897, il était professeur adjoint chargé des cours de physique au M.I.T. (Massachusetts Institut of Technology).

Il devait cependant, avant de se consacrer à l’enseignement, profiter de sa situation de fortune pour accomplir un tour du monde qui devait l’amener en 1903 justement à Tahiti. Il en conservera un souvenir qui devait contribuer à le ramener plus tard ici.

La guerre en France

Entre temps, il avait commencé à professer au M.I.T. lorsque la première guerre éclatait. Il y avait dans Harrison Smith un mélange d’idéologie, de froid puritanisme en même temps que d’enthousiasme juvénile. Harrison Smith était de ces Américains qui devaient s’engager du côté allié avant l’intervention des Etats Unis, comme Charles Nordoff et Norman Hall dans l’escadrille La Fayette. Mais pour lui, pacifiste sincère, ayant horreur de verser le sang, même pour une juste cause, il se fera ambulancier, conduisant sa propre auto d’ambulance en 1916 – 1917, une Ford modèle T à pédale, du même modèle que celle qu’il avait ici à Tahiti.

La guerre terminée, il ne pense pas poursuivre une carrière universitaire, il démissionne et on le retrouve en 1919 à Tahiti.

La maison d'Harrison Smith sur le motu Ovini à Papeari
La maison d'Harrison Smith sur le motu Ovini à Papeari

Le jardin botanique de Papeari

Toujours épris de flore tropicale il va constituer ce domaine de Motu Ovini en rachetant peu à peu différentes petites propriétés. Et maintenant, il va non seulement s’adonner à son violon d’Indre : La botanique, mais dans un but plus pratique et c’est là le côté altruiste de son caractère, tâcher par des transplantations d’améliorer la vie des Tahitiens. A ce point de vue Tahiti lui doit beaucoup.

C’est grâce à lui qu’un insecte qui faisait disparaître les plans de Fei dans les vallées, pourra être éliminé grâce à l’introduction en 1937 d’un prédateur naturel, un autre insecte, mais carnivore qui se nourrissait des larves du parasite. L’idée à l’époque était révolutionnaire et c’est grâce à cette mesure qu’on peut aujourd’hui récolter encore des’ Fehi à Tahiti. parmi les 250 plants qui furent acclimatés à Tahiti par Hrarison Smith, citons le Pamplemousse vert du Sarawak,  transplanté par graines de son pays d’origine à Bornéo en 1921.

Aujourd’hui, grâce à Harrison Smith, Tahiti possède, après beaucoup de tribulations qui faillirent mettre en péril cette merveille, un des plus beaux jardins botaniques du Pacifique. Car, pour créer un jardin botanique il ne suffit pas d’avoir les moyens financiers pour le réaliser, il faut surtout beaucoup de soins et beaucoup de temps : entre vingt et trente ans. Tous ces travaux n’empêchaient pas Harrison Smith de faire le bien autour de lui.

Maison d'Harrison Smith sur le motu Ovini à Papeari
Maison d'Harrison Smith sur le motu Ovini à Papeari

Le premier hôpital de Taravao

Quoique vivant d’une manière ascétique presque monacale, un simple lit de fer dans une pièce presque nue constituait sa chambre à coucher, il ne vivait pas pour autant dans une tour d’ivoire. Toujours prêt à rendre service à ses voisins, il les amenait lui même dans sa camionnette Ford à la consultation du médecin à Taravao. A cette époque, cette Infirmerie dispensaire n’était pas équipée pour une hospitalisation, il fallait alors évacuer le malade sur Papeete. Harrison Smith proposa alors au Territoire de faire construire à ses frais une construction pouvant contenir 12 lits répartis en quatre chambres. Ce devait être là le premier hôpital de Taravao.

Harrison Smith est inhumé au dessus de jardin botanique

Il devait décéder le 3 Janvier 1947 après une longue et cruelle maladie. Malgré que ses amis de Papeari lui aient préparé un tombeau dans l’enceinte du temple, il fut selon ses dernières volontés inhumé sur le flanc de la montagne d’où l’on découvre ce magnifique jardin qui fut sa réalisation et son but. Aimant la science comme il aimait son prochain, voilà comment on pourrait résumer en deux mots cette vie admirable qui pourrait être donnée en exemple.

Tombe d'Harrison Smith sur la colline en face du jardin botanique de Tahiti, à Papeari
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