La bringue de l’au delà, à Nivee, est l’une des plus impressionnante histoire de tupapa’u (revenant, fantôme) de Tahiti. Accrochez vous !

Une dose de frissons

Tous les débuts d’années pour le « Matahiti api », se déroule le traditionnel tour de l’Ile en truck. Cette année là, vers 1965, l’ambiance était particulièrement chaude dans le truck avec un orchestre plus ou moins improvisé composé d’une contrebasse locale fabriquée avec une poubelle et un balai, des ukulélé ou pour les plus démunis deux petites cuillères pour battre le rythme. Chacun chantait à tut tête.

La route de ceinture est très escarpée et étroite du coté de Nivee à Hitiaa o te ra. Au détour d’un virage le chauffeur aperçoit un énorme cochon, de deux quintaux au moins, qui se tient au milieu la route. Il donne un coup de volant à droite pour essayer de se faufiler entre l’animal et le bord de la route. Mais le passage est trop étroit, les roues s’engagent sur la pente, le truck vacille se retourne et tombe dans l’océan.

Depuis, on entend quelquefois de la musique de bringue ou des personnes pleurer lorsque l’on passe dans ce coin. Il y a 10 ans, un touriste américain a campé à cet endroit. La nuit, il a entendu de la musique et s’est rapproché discrètement en se cachant derrière les branches de purau (hibiscus taliaceus). Au bout de quelques minutes, il est allé à la rencontre des danseuses. Soudain, les femmes sur un pas de danse se sont retournées, elles étaient toutes défigurées.

Les connaisseurs évitent de s’attarder dans le lieu.

Autres témoignages

Henry (nom modifié), un chauffeur de taxi de Tahiti a observé à ce même endroit des phénomènes étranges. Il nous raconte…

Une fois alors que j’étais avec mon papa, lui-même chauffeur de taxi à l’époque, nous partions de Vairao pour aller chercher des clients à Papeete. Je n’avais qu’une dizaine d’années et je l’accompagnais pour pas qu’il fasse la route tout seul. C’était l’époque du Floch et nous faisions souvent cette route pour aller chercher ou ramener les militaires. Les clients nous avaient demandés d’être à minuit et demi sur place.

Nous roulions tranquillement lorsque, arrivés dans le tournant de Nivee, la voiture a commencé à moins bien marcher, à toussoter. Puis plus rien elle s’est arrêtée nette. Je demande à mon papa s’il a mis de l’essence ce à quoi il répond positivement. Il décide alors d’attendre un moment et de se reposer. Il était à peine 10h du soir et nous avions donc largement le temps d’arriver à Papeete. Mon papa s’assoupit et moi j’étais assis à l’arrière de la voiture. Tout à coup j’ai vu un homme frapper à la fenêtre arrière de la voiture. Il était habillé en tenue de messe avec une belle cravate. Au fur et à mesure que je le regardais j’avais l’impression que son visage se rapprochait de plus en plus. J’ai réveillé mon papa et lorsqu’il s’est retourné il n’y avait plus personne.

Mon papa est alors sorti de la voiture et s’est mis à dire des gros mots et à crier tu ne me fais pas peur. En remontant dans le taxi il m’a juste dit « c’est ce con là qui était dans la voiture ». Il a redémarré et la voiture est repartie sans aucun problème.

Mais ce n’est pas tout…

Une autre fois quelques années bien plus tard à mon tour j’étais devenu chauffeur de taxi. Toujours au même endroit dans le virage en arrivant je vois une Viky (mobylette) couchée sur la route. Et de l’autre coté de la route j’aperçois un homme en caleçon avec le dos tout abîmé. Comme j’arrivais un peu vite je ne stoppe pas de suite mon véhicule. Je fais marche arrière pour venir au niveau de la personne que j’avais vu pour lui proposer de l’amener à l’hôpital et là arrivé au même endroit il n’y avait plus rien ni personne.

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Sources :

FERRANDON Jean-François. Truck fantôme. La dépêche de Tahiti du lundi 4 octobre 1982.
Guy Jacquet, Olivier Babin  2005
Photos retouchées