La légende de Mataiva raconte comment Tu Paure, le roi mythique de Mataiva, surveillait assis sur son siège l’unique passe de l’île et les cerfs-volants qui voletaient dans le ciel pour indiquer l’arrivée d’ennemis. 

Le trône du roi Tu Paure de Mataiva

Le roi mythique de Mataiva, Tu Paure, y fit construire sur le marae Papiro situé à Tevaihara au bord de la plage du côté du lagon, une structure en dalle de corail en forme de siège avec dossier (brisé) de plus d’un mètre de haut et deux accoudoirs. Nommée trône de Tu, cette structure serait l’élément principal de ce site archéologique et légendaire tel que le rapportent des habitants.

Trone de Tu à Mataiva © Tahiti Heritage

La légende de Mataiva

Un ancienne légende de Mataiva raconte que le roi Tu Paure faisait placer en permanence neuf guerriers, côté océan, à l’entrée de chacun des huit hoa (passe peu profonde) que compte l’atoll et à la passe. Si des ennemis arrivaient, le guerrier qui les apercevait envoyait dans le ciel un cerf-volant, de manière à prévenir le souverain et ses troupes. Une plate-forme de départ de cerf-volant se trouvait encore récemment sur un motu voisin.

A ce signal, Tu, qui vivait à Papiro dans le sud de l’atoll d’où l’on a une vue imprenable sur la passe de Mataiva, repérait les pirogues ennemies et les laissait pénétrer dans le lagon. En seulement trois enjambées, il était à leur niveau. Il les forçait à se rendre à Tao et les tuait sur un rocher. C’est ainsi que Tu fut longtemps le héros et le protecteur de l’atoll.

Mais toute belle chose a une fin, et un jour, des pirogues des guerriers d’Anaa, les terribles paratas vinrent. Tu épargna trois femmes qui devinrent ses servantes à Papiro. Observatrices, elles remarquèrent que la force de Tu ne tenait qu’à un fil, et plus précisément à un cheveu blanc qui poussait sur le sommet de son crâne. Elles le lui arrachèrent et Tu fut par la suite tué par des piroguiers qui venaient à nouveau d’Anaa.

Les serviteurs de Tu le vengèrent, ils suspendirent les trois femmes par les pieds sur le lieu-dit de Papiro qui, selon les matahiapo (les Anciens) du village, s’appelle en réalité Paure.


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Sources :

Olivier Babin 2000 / 2017