L’ixora de Tahiti captive par sa beauté éclatante et son aura mystérieuse.
Introduite en Polynésie au début du XXᵉ siècle, cette fleur tropicale s’est enracinée dans la culture tahitienne. Cependant, elle porte une réputation ambivalente qui renforce son charme et son mystère.

Origines de l’ixora : un voyage de l’Asie à Tahiti

Une plante tropicale sacrée

L’ixora est originaire d’Asie du Sud. Elle appartient à la famille des Rubiaceae, comme le café et la Tiare Tahiti.
Son nom, riche de symboles, provient probablement du sanskrit ikvana. Ce terme désigne une divinité malaisienne honorée par des offrandes florales. Il pourrait aussi dériver d’iswara, un mot signifiant “dieu”.
Ainsi, l’ixora porte dans son nom une dimension sacrée.

Une arrivée récente en Polynésie

L’ixora s’implante à Tahiti au début du XXᵉ siècle. Depuis, il s’intègre peu à peu dans les jardins et les paysages tropicaux. Ainsi, il enrichit la flore locale par ses couleurs éclatantes.

Les caractéristiques botaniques de l’ixora de Tahiti

Un arbuste décoratif et généreux

L’ixora forme un arbuste arrondi d’environ 1,50 m. Ses feuilles persistantes, épaisses et brillantes, offrent un feuillage dense. De longues tiges portent de grandes grappes florales d’environ dix centimètres.

Une floraison en croix

Chaque grappe réunit des dizaines de petites fleurs tubulaires. Elles s’ouvrent en quatre pétales formant une croix délicate.
À Tahiti, l’ixora coccinea rouge reste le plus répandu. Cependant, on trouve aussi des variétés jaunes, roses, oranges ou blanches.

Ixora de Tahiti - ixora coccinea. © Tahiti Heritage
Ixora jaune - ixora coccinea. Photo Christian Chene

Des vertus médicinales peu connues à Tahiti

Un usage important dans la médecine ayurvédique

Bien qu’il ne soit pas utilisé dans les remèdes traditionnels polynésiens, l’ixora occupe un rôle majeur en Ayurveda. On l’emploie pour soulager la diarrhée, la dysenterie et les coliques. Son action digestive en fait une plante polyvalente.

Une pharmacopée naturelle

Les feuilles et les tiges fraîches sont appliquées en cataplasme. Ce traitement apaise les maladies de peau, les irritations et les contusions.
La décoction de racines calme les maux d’estomac et réduit les nausées. Étonnamment, elle aide aussi à stopper le hoquet.
Ainsi, l’ixora présente un éventail thérapeutique riche et varié.

Ixora de Tahiti : la mystérieuse Tiare Tupapa’u

Une fleur entourée de superstitions

En Polynésie, l’ixora coccinea porte le surnom de Tiare Tupapa’u, la “fleur fantôme”. On dit qu’elle porte malheur.
Ainsi, les habitants évitent de la porter derrière l’oreille, contrairement au Tiare Tahiti, symbole d’amour et de beauté.

Cette croyance s’ancre profondément dans la culture locale. Elle annonce respect, prudence et méfiance envers certaines plantes. De cette façon, elle renforce la dimension culturelle de l’ixora.

Une anecdote marquante

Louise Calson, ancienne présidente de l’association florale Harrison Smith, racontait une histoire célèbre.

À la rentrée scolaire, une jeune institutrice popa’a reçoit un bouquet d’ixora rouge de la part d’une élève.
Ravie, elle partage son cadeau avec ses collègues.
Celles-ci restent silencieuses pour préserver sa joie, mais échangent des regards complices.

Plus tard, un énorme fracas résonne dans les escaliers. La nouvelle maîtresse vient de glisser et de tomber lourdement.
Ses collègues la réconfortent et lui révèlent la mauvaise réputation de la fleur.

La fillette connaissait-elle la légende du Tiare Tupapa’u ?
Nul ne le sait.
Mais cette histoire continue de circuler, renforçant le mystère de l’ixora.

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