Le Kava ou Poivrier enivrant (Piper methysticum) est une plante originaire du Pacifique, apparentée au poivrier. Le mot Kava désigne aussi bien les parties de la plante elle-même (racines…) que la boisson préparée à base de celles-ci. Cette boisson contient des substances psychoactives comme les Kavalactones et les Kavapyrones qui agissent de diverses manières au niveau du cerveau.

D’après le Journal de Pharmacie t.XII, 1826, p 122 ;

 » Les Tahitiens ne comptent pas moins de quatorze variétés d’Ava. Mais, comme on doit’s’y attendre, les caractères qu’ils assignent à ces variétés sont principalement empruntés à la qualité enivrante des racines, viennent ensuite la coloration, la hauteur, la grosseur de la tige, la longueur des entre-noeuds, enfin la nuance des feuilles. »

Usages du kava

Le Kava se présente sous différentes formes selon que sa consommation s’inscrit ou non dans un rituel très codifié pour la vie religieuse, culturelle et politique de certaines îles du Pacifique. Habituellement, lorsqu’il est consommé au cours d’une cérémonie coutumière, on utilise des racines fraîches ou séchées qui sont écrasées ou mâchées. Puis, on allonge le mélange obtenu à de l’eau. Son goût est légèrement poivré et terreux. A l’origine, le Kava était mâché en bouche puis recraché avant d’être macéré dans de l’eau. Le Kava se consomme ainsi tel quel, souvent bu dans une coque de coco que l’on fait circuler entre les participants du rituel.

Il existe dans certains pays un usage en pharmacopée. Le Kava se présente alors sous forme de gélules à avaler, de poudre pour infusion ou de liquide préparé en flacon.

John LaFarge. Young girls preparing Kava

Kava ou Poivrier enivrant (Piper methysticum)

Bol de Kava. Photo Astrid Brander

Bol cérémoniel de Kava. Photo Astrid Brander

Les effets du kava

Les effets du Kava sont immédiats : euphorie et ivresse ; modification des perceptions visuelles et auditives ( impression de réceptivité intellectuelle) ; effets anesthésiant (langue anesthésiée) et apaisant et/ou anxiolytique; somnolence, relâchement musculaire empêchant la station debout. En fonction de la variété de la plante ainsi que de la partie de la plante utilisée pour sa préparation, la concentration en Kavalactones est différente. Tiges et feuilles sont nocives parce qu’elles contiendraient un alcaloïde toxique : la piperméthystine.

Chez les consommateurs réguliers de Kava principalement chez ceux qui en consomment tous les jours, on observe des affections cutanées et une sécheresse de la peau s’accompagnant d’un prurit. Les buveurs de longue date peuvent être atteints de troubles visuels (vue obscurcie…) et de conjonctivites. Leurs dents deviennent jaunes.

Le risque majeur du Kava est sa grande toxicité hépatique. On dénombre de multiples cas d’atteintes graves du foie (hépatite, cirrhose, insuffisance hépatique…) dont certaines ont nécessité une greffe du foie. Quelques rares cas d’atteintes mortelles ont été rapportés.

En 2001- 2002, la France et d’autres pays européens ont interdit l’usage du Kava en pharmacopée (sauf pour certaines dilutions homéopathiques).


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Sources :

Illustration : John LaFarge, Young girls preparing Kava. 1891
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