Le Me’ae Tapuohe est juché sur une crête qui surplombe la baie de Hanapaoa à Hiva Oa. L’accès au site n’est pas facile aussi la présence d’un guide est conseillée. Construit sur l’arête large d’une dizaine de mètres, le me’ae (marae) se présente en trois parties nettement séparées :

  1. La plateforme inférieure qui est pavée de galets de plage et cernée sur trois côtés de murs de blocs de basalte. Deux plates-formes bordées de dalles de ke’etu entourent sur deux côtés une sorte de cour à deux niveaux. Des ossements humains jonchent les pavages.
  2. La plateforme intermédiaire est entouré d’un mur constitué d’un mélange de blocs de pierre et de ke’etu. Un banian est juché sur son angle sud et couvre une partie de la terrasse, pavée de galets. Dans les racines du banian sont rassemblés de nombreux ossements humains. Les deux ensembles inférieurs ont servi, paraît-il, d’ossuaire à la fin de l’activité du me’ae.
  3. La plateforme supérieure qui la partie la plus importante du me’ae est éloignée de 9 m. Quelques arbustes composent un taillis opaque qui peut permettre de comprendre pourquoi Ralph Linton, en 1920, n’a pas soupçonné la présence de la partie supérieure du me’ae comportant le tiki. Ses guides ne souhaitaient peut-être pas lui montrer un endroit encore frappé à l’époque de l’interdit traditionnel.
    Le mur de soutènement, de construction soignée, est recouvert de pierres sommitales imposantes. Dans sa partie nord, un crâne repose dans une niche du mur. Les trois plates-formes sont disposées sur trois côtés d’une cour centrale. La façade de ke’etu, qui sépare la cour du niveau D, comprend une dalle sculptée d’un enataLa façade de la plate-forme compte deux dalles sculptées dont l’une représente un personnage pourvu d’une queue de lézard.

 Le tiki Moeone est placé debout au second niveau de la plateforme supérieur. Son corps est buriné, comme tatoué, de lignes horizontales, de cercles concentriques et son dos d’une combinaison de lignes disposées en chevrons dont les pointes supérieures dessinent la colonne vertébrale. Il est coiffé d’une couronne gravée d’un motif en épis évoquant une fougère.

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Sources :

Catherine CHAVAILLON et Éric OLIVIER : Inventaire archéologique à Hiva Oa (Marquises)

Jean Sancourt.