Motu Uta fut longtemps la porte d’entrée poétique de Papeete. Cet îlot, jadis joyau de la reine Pomare, vibrait au rythme des navires et des légendes. Son histoire demeure un trésor essentiel du patrimoine tahitien.
Motu Uta, une émeraude à l’entrée de Papeete
À l’époque, les voyageurs découvraient la rade de Papeete avec étonnement. Ils apercevaient d’abord motu Uta, un îlot délicat posé sur l’eau. Il brillait comme une émeraude. Le pavillon d’O-Taïti y flottait avec grâce. Cette petite terre portait alors le nom poétique d’« île de la Reine ».
Depuis des temps immémoriaux, cet îlot gardait l’entrée de la baie. Il le fit jusqu’en 1962. Ce havre de sable, propriété de la famille Pomare, servit de refuge estival. Puis, il changea de rôle à plusieurs reprises. Il devint successivement un fortin, un lieu de quarantaine, un centre d’internement, puis un espace de fêtes avant d’être absorbé par le nouveau port.
Une résidence royale, symbole de Papeete
Au XIXᵉ siècle, motu Uta accueillait les maisons de la reine Pomare. Les artistes de passage le dessinaient. Les navigateurs l’admiraient. L’îlot offrait un paysage paisible, marqué par la végétation et quelques constructions élégantes.

Maisons de la reine Pomare sur Motu Uta, Papeete. Dessin de Conrad Martens réalisé le 7 février 1835
Un lazaret dans la baie de Papeete en 1900
Au début du XXᵉ siècle, motu Uta changea encore de fonction. Les autorités l’aménagèrent en lazaret. Les passagers, les équipages et les marchandises y restaient isolés lorsqu’ils arrivaient de ports touchés par la peste.
Cependant, le cyclone des 5 et 6 février 1906 détruisit une grande partie du site. On reconstruisit rapidement les bâtiments. Le motu reprit alors son rôle sanitaire essentiel.
Une prison pendant les deux guerres mondiales
Pendant les deux conflits mondiaux, l’îlot se transforma en lieu d’internement. On y enferma des ressortissants des nations ennemies de la France. Certaines personnes venaient même d’Alsace. Malgré l’isolement, la vie trouvait un chemin. Les détenus occupaient leurs journées. Ils gravaient la nacre, dessinaient, écrivaient des poèmes ou créaient des petites pièces de théâtre qu’ils jouaient ensemble.
Un îlot de fêtes et de souvenirs
Après ces périodes sombres, motu Uta retrouva une atmosphère plus légère. Un Tahitien, jardinier de la famille royale, y vécut presque toute sa vie. Il observait les navires, les équipages, et connaissait chaque bateau.
De plus, des fêtes nocturnes s’y organisaient discrètement. Elles accueillaient marins, notables et artistes de passage. Quelques anciens se souviennent encore des soirées animées de l’actrice Martine Carol sur motu Uta.
La disparition de motu Uta sous les travaux du port
En 1962, motu Uta connut son destin final. Les travaux d’extension du port commencèrent cette année-là. Une digue longue de 2,2 km relia l’îlot à Fare Ute. Le remblaiement suivit. En quatre ans, l’îlot disparut sous les nouvelles infrastructures. La baie de Papeete perdit alors un joyau naturel et historique.
En 1962, motu Uta connut son destin final. Les travaux d’extension du port commencèrent cette année-là. Une digue longue de 2,2 km relia l’îlot à Fare Ute. Le remblaiement suivit. En quatre ans, l’îlot disparut sous les nouvelles infrastructures. La baie de Papeete perdit alors un joyau naturel et historique.

La digue reliant Motu-Uta à Papeete en 1966
Sources :
Olivier Babin. Motu-Uta, l’île de la reine – Tahiti Infos 26 avril 2017
IA 10 déc 2025
Archives Tahiti Heritage








