Un américain qui préféra les coquillages aux vahine Au nord du village de Fare en bord de mer, sur une petite partie plate au-dessus de la plage parmi de vieux Tamanu (calophyllum inophyllum) on peut voir les vestiges d’un ancien cimetière de la période coloniale. A l’intérieur, se trouvent de simples petites pierres de basalte dressées et trois tombes du 19ème siècle de style européen. La plus remarquable est celle du conchyliologiste américain Andrew Garrett. La conchyliologie est la branche de l’histoire naturelle consacrée à l’étude des mollusques à coquille.

Sur sa pierre tombale est gravée cette épitaphe aussi simple qu’appropriée : ANDREW GARRETT – CONCHOLOGIST, Born at Albany, New York State, 9th April 1823, Died on this island 1st November 1887.

Dès son enfance, qu’il passa dans le Vermont (USA), Andrew Garrett montra du goût pour l’histoire naturelle. Alors qu’il n’avait que huit ans, il quitta la maison à l’insu de ses parents et partit visiter un musée distant de quelque cent cinquante kilomètres. A l’âge de seize ans, il réussit à s’embarquer sur des bateaux qui l’emmeneront aux Antilles et au Brésil puis dans de nombreuses régions du Pacifique et des Indes. Lorsqu’il rentra, en 1851, il ramenait avec lui vingt caisses de coquillages. Il appris seul le dessin, la peinture et le latin, et lu tous les livres de botanique et de zoologie qu’il pu se procurer. Cet autodidacte, qui n’avait reçu aucune éducation formelle, devint ainsi un érudit dont les connaissances et les recherches faisaient autorité. Entre 1859 et 1863, il explore tous les recoins de l’archipel de la Société, y compris Tahiti, Moorea, Huahine, Tahaa et Bora Bora. Il visite chaque vallée et récif de chaque île, ramassant tous les spécimens de poissons, d’animaux et d’insectes qu’il peut trouver. Le nombre de spécimens provenant des îles de la Société ne devait pas être inférieur à dix mille. En 1870, Andew Garrett s’établit à Huahine et consacre son temps à perfectionner ses descriptions et dessins. Il publie environ 24 articles scientifiques dans des publications telles que le Journal de l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie, le Journal de Conchyliogie à Paris et Actes de la Société zoologique de Londres. Plusieurs de ses œuvres sont considérées comme des classiques, dont le grand ouvrage sur les poissons des Mers du Sud – Fische der Sudsee, publié en 1870. Déjà par ses descriptions méticuleuses des poissons collectés, cet ouvrage est un modèle du genre, mais ce qui lui confère une valeur tout à fait exceptionnelle est la profusion des illustrations en couleur. Tous les spécialistes sont d’accord pour affirmer que, jusqu’à maintenant, personne n’a fait mieux dans ce domaine.

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Sources :

Andrew Garrett Fische der Sundsee L. Friederichsen & Co., Hamburg 1873 -1910. Andrew Garrett, (1884) « The terrestrial Mollusca inhabiting the Society Islands ». Journal of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia –  Mémorial de la Polynésie