Le site des trois cascades de la vallée de Faarumai, à Tiarei, est un lieu très fréquenté par les promeneurs. Mais bien peu connaissent l’origine de son nom.

Faùai, qui n’avait pas le droit de parler aux jeunes hommes, a rencontré l’amour dans cette vallée. Aujourd’hui, avec Ivi, elle vit heureuse cachée derrière deux cascades. La troisième cascade a recouvert les gardes qui étaient partis à leur recherche.

Pont du sentier des trois cascades, Hitiaa © Tahiti Heritage

L’accès aux 3 cascades

Hauteur de la première cascade de la Faaurumaì, Hitiaa © Tahiti Heritage

La première des 3 cascades

Faùai, la plus jolie fille de Tiarei

Il y a très longtemps, vivait dans une vallée de Tiarei une grande famille royale. Le père se nommait Maruraì, il était craint et respecté par tout le district. Il avait une fille qui s’appelait Faùai, c’était la plus jolie fille de Tiàrei, mais celle-ci ne pouvait pas parler à des garçons de son âge, car son père le lui interdisait.

C’était une fille tapu (tabou), celui qui s’en approcherait sans autorisation risquait la mort. Cela la rendait triste. Sa voix avait une douceur indescriptible. Lorsqu’elle chantait pendant ses moments de mélancolie, elle attirait les garçons involontairement. Faùai, âgée de 17 ans, aimait se promener dans la vallée et se baigner dans la rivière.

Les gardes tuent Tua

Un jour, elle décide d’aller cueillir des fleurs dans la vallée. Comme à chacune de ses sorties, des gardes l’accompagnent. Elle part à la recherche du moto’i (ylang-ylang) et du maire (fougère odorante). Sur le sentier, elle rencontre un jeune homme prénommé Tua. Les gardes continuent de la suivre à distance. Tua s’empare des fleurs que Faùai tenait à la main et s’enfuit. Effrayée, Faùai crie, les gardes poursuivent Tua et le tuent car il avait brisé le tabou. Faùai est très en colère et s’en veut d’avoir crié.

Peu de temps après, sa mère tombe malade. Faùai doit rester auprès d’elle des journées entières. Le tahu’a (guérisseur) ordonne que l’on aille cueillir des plantes médicinales pour soigner la femme du grand chef Maruraì. Faùai part s’en charger.

Rencontre avec Ivi, le génie de la vallée

Dans la vallée, bien qu’elle soit accompagnée par deux gardes, elle rencontre Ivi (maigre), un jeune homme de son âge. Il lui dit :

« O vau o Ivi ! Te ‘imi ato’a nei au i te rā’au no ù » (Je m’appelle Ivi, je suis aussi à la recherche de plantes médicinales).

Faùai l’entraîne derrière un buisson. Elle dit aux gardes de rester à distance prétextant le besoin de se recueillir quelques instants.

Faùai comprend que Ivi veut l’entraîner avec lui dans la vallée. Elle accepte. Tous deux se faufilent entre les buissons. Quand les gardes se rendent compte de la disparition de Faùai, ils se mettent à sa recherche. Effrayé par l’idée, qu’ils soient poursuivis, Ivi demande à Faùai de se séparer de lui, la princesse refuse. Elle lui raconte sa vie malheureuse et sa privation de liberté. Elle veut le suivre pour fuir son père tyrannique. Elle dit :

« E tapuni òe ia ù , e eita taua e taaê faahou ! » (Tu me cacheras et on restera toujours ensemble).

Heureux derrière les cascades

Sur ces mots, Ivi lui révèle son secret : il est le génie de la vallée et se métamorphose en un beau jeune homme. Mais entre-temps, les gardes se sont rapprochés et vont les rattraper.

« E faaea vau na muri ia òe e tae noa atu i te hopeà. » (Je resterai à tes côtés quoiqu’il advienne)

On entend alors un bruit assourdissant, c’est de l’eau qui coule sur les parois de la montagne. Ivi et Faùai en sont recouverts. Depuis, ils vivent heureux derrière les cascades. On nomme ces deux cascades Haamaremare rahi et Haamaremare iti. Les gardes sur le chemin du retour sont eux aussi recouverts par de l’eau. La troisième cascade nommée Vaimahuta apparaît. Depuis cette vallée est appelée Faarumaì.

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