Le Père Montiton visita l’île Fakahina, qu’il trouva aussi peu instruite et aussi peu disposée à s’occuper des travaux d’une église que lorsqu’il y avait amené un catéchiste tahitien. Craignant que les habitants n’échappassent au catholicisme faute d’instruction religieuse, lorsque leurs compatriotes mormons seraient rapatriés dans les îles de l’Ouest, ce missionnaire se décida à s’arrêter quelques mois dans cette île afin d’en catéchiser la population (150 âmes).

Il ne se borna pas à s’y occuper de religion. Sous son habile direction, les indigènes tracèrent, comme à Fangatau et à Takoto, deux chemins que les enfants de l’école défrichèrent, nivelèrent et plantèrent de cocotiers. Puis, sur le parcours et des deux côtés de ces chemins, un terrain convenable fut assigné à chaque chef de famille et même à chaque jeune homme célibataire. Ils y édifièrent chacun leur case et y plantèrent des cocotiers. On creusa des puits en différents endroits. Une chapelle provisoire fut aussi construite. Elle devait servir plus tard de presbytère et de maison d’école, quand l’église projetée a été bâtie.

Outre ces travaux importants,  un cimetière dans le genre de celui de Takoto a été créé à coté de l’église (photo 3) et sur un îlot, au milieu du lagon, un magnifique Calvaire a été élevé en mémoire de six habitants qui ont été massacrés par des paumotu en 1861.

Après le raz-de-marée dévastateur de 1903 et une épidémie de grippe espagnole le vieux village de Hokikakika de Fakahina, a été délaissé. Les habitants, sur les directives du Père Victor, ont entassé toutes leurs affaires sur des grands radeaux et sont venus par le lagon, jusqu’au village actuel de Niuhi.

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Sources :

Eugène Caillot, Histoire de la Polynésie orientale, Paris 1914, p 396