La fresque du Bounty

Au cœur de la capitale, à quelques dizaine de mètres de la cathédrale, l’artiste Ravello a conçu une imposante fresque sur l’immeuble Norman Hall.

Malheureusement depuis l’instauration d’un sens unique dans le centre ville, on passe souvent sans la voir puisqu’elle tourne le dos à la circulation. Elle a été réalisée en deux panneaux, placés à 45 degrés, d’une hauteur de deux étages, lors de la construction de l’immeuble.

La fresque représente l’aventure du navire Le Bounty, commandé par le capitaine Blight, qui était venu à Tahiti chercher des pieds de l’arbre à pain (uru). ces arbres devaient être plantés dans les colonies britanniques pour pouvoir nourrir à moindre frais les esclaves. Mais une mutinerie éclata juste après le départ de Tahiti et le projet échoua.

Fresque de la BountyLa cathédrale et la fresque de la Bounty en 2015

La fresque de la Bounty de l’immeuble Norman Hall, rue du Général de Gaulle à Papeete en 1970 et 2015

François Ravello

Né en 1926 à Toulon, dans le Var, François Ravello a eu une enfance tournée vers la mer. A seize ans, mentant sur son âge, il s’engage dans la marine alors que la France est en guerre. Il voyage : Indochine, Japon… Cultures exotiques, couleurs vives et des modes de vie l’influencent pour toujours. Démobilisé le jour de ses vingt ans, il continue à naviguer. Il arrive à Tahiti en 1956. La Polynésie française, appelée à l’époque EFO (Etablissements français de l’Océanie), l’accueille chaleureusement. A trente ans, il exerce une multitude de métiers : pêcheur à Tahiti, instituteur aux Marquises ou encore barman au Tuamotu.

Un ami artiste, Jean Masson, l’encourage à peindre de façon plus régulière. Il lui achète ses premiers tableaux. La première exposition de Ravello a lieu à Tahiti en 1964. Encouragé par ses premiers succès, il exposera par la suite régulièrement en Polynésie française mais aussi à Paris ou à Tokyo. Epicurien, il a dessiné et peint d’instinct, faisant revivre sur la toile l’âme polynésienne, les pêcheurs, les trucks chargés rentrant du marché, les mama bavardant appuyées sur une bicyclette ou encore les fêtes et leurs musiciens. Il a su aussi exprimer le vague à l’âme du lendemain de fête, à travers des corps alanguis, des visages méditatifs aux regards absents empreint d’un étrange fatalisme.

Commentaires